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Jésus et la Non-dualité

 

Non-Dualité : Définition

La Non-Dualité est le principe essentiel de toutes les spiritualités. Il en constitue la non-substantifique moelle… notre nature innommable ! A ce titre là, elle est indéfinissable. Mais intellectuellement, nous pouvons en dire quelque chose. Mais tout de suite, je vous confie que l’intellect ne vous mènera pas au bout du chemin vers la non-dualité. Qu’en dire ?

La Non-dualité est la négation de la dualité. Dualité entre l’esprit et la matière, entre la conscience et le monde. La négation de ce qui est duel, c’est à dire de l’existence manifestée, l’ombre et la lumière, la densité et la légèreté, toutes les paires de dualités physiques. Tout ce qui est apparemment séparé est une illusion. Il n’y a que Cela. Le Principe Absolu. Les diverses voies spirituelles authentiques connaissent la non-dualité comme source de toute condition. Shankara, au VIIIème siècle est l’un des premiers à exposer clairement la Non-Dualité. Il affirme l’inexistence de l’illusion manifestée, au profit du non-manifesté qui n’a jamais contenu la moindre trace de manifestation et de dualité. Imaginons :, le principe d’où surgit spontanément l’univers manifesté est comme de l’eau, dont la condensation produit la glace de cet univers. Et la glace se reflète dans l’eau primitive, donnant naissance à la conscience et ne formant qu’une seule entité. Alors la glace n’existe pas réellement, puisqu’elle n’est que de l’eau gelée. Son existence propre n’est pas indépendante de l’eau. Si on retire l’eau il n’y a plus de glace. Tandis que si on retire la glace, il reste toujours l’eau… En tant qu’eau rien n’est séparé.

Mais combien de religions, de voies spirituelles s’en tiennent là ? Vous êtes déjà totalement le Soi, personne ne peut vous donner cette expérience ; c’est votre nature même ! Arrêtez de prendre pour serpent effrayant ou guirlande multicolore la corde de la vie.

On ne peut comprendre la réelle portée de la Non-Dualité que par l’expérience vécue. Ici, c’est bien clair, nous allons parcourir ensemble un terrain sans frontière, sans panneaux indicateurs. Si nous pouvons faire vibrer en vous l’intuition de cette expérience intime de votre être, laquelle, nue de tous les concepts, est sans dualité, nous aurons rempli notre humble rôle.

Il n’y a pas de théorie, pas de connaissance qui puissent vous mener à ce que vous êtes de toute éternité, hors-temps. Il n’y a pas plus de pratique, de yoga, de techniques méditatives ou de gurus qui en soient capables. Votre nature est toujours libre de l’emprisonnement. Et comme elle est « déjà » absolument ici et maintenant, qu’ajouterions-nous ?

L'enseignement de Jésus sur la non-dualité.

Il est frappant que Jésus lui-même puis de nombreux mystiques chrétiens par la suite vivaient dans la non-dualité. Plusieurs passages de l’évangile montrent que Jésus vivait dans la non-dualité et avait atteint un état de spiritualité que les Hindous ou Boudhistes appellent l’éveil; en ce sens jésus était un « éveillé » en communion avec son Dieu qu’il appelait son père. Jésus vivait dans cet état de spiritualité supérieure, ne faisant qu’un avec Dieu. Cette approche donne un éclairage particulier sur ses paroles parfois un peu mystérieuses.

Lorsque Jésus dit « Le Père et moi, nous sommes un », il affirme son absolue unité avec Dieu, transcendant. Cette perspective d’unité imprègne totalement la culture védique, de nombreux siècles avant la naissance de Jésus ! Et la tradition indienne dit que cette expérience – ne faire qu’un avec la divinité – est accessible à tous, et non à un seul être, le Fils unique, venu d’en haut. Jésus parle dans les évangiles, par moment, à partir de cette unité essentielle au delà de la personnalité. Qui cherche trouvera de nombreux passages dans l'Évangile qui font référence à cette unité essentielle.

La non-dualité est la base de l’évangile de Jean. Jean est très proche des sages de la non-dualité ; il ne part pas convertir les « infidèles », et il ne parle pas dans ses épîtres de la souffrance qu’il a à vivre pour le Christ comme on peut le trouver chez l'apôtre Paul. Il paraît plutôt du côté des sages de l’Inde qui ne partent pas en mission mais attendent paisiblement que des chercheurs spirituels viennent les trouver ; selon la parole des Védas : « Quand la fleur de lotus est épanouie, les abeilles y viennent d’elles-mêmes ».

Rappelons que la non-dualité c’est être « un avec Dieu » et non pas une personne en face d’un Dieu.

Jean 14,10 : « Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; et le Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait les oeuvres. »

Jean 17,21 : « afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu'eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m'as envoyé ». Jean 10,30 : « Moi et le Père nous sommes un ».

Jean 6,56 : « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui.»

Jean 8,58 : « Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham fût, je suis ».

Jean 10,38 : « Mais si je les fais (les oeuvres), quand même vous ne me croyez point, croyez à ces oeuvres, afin que vous sachiez et reconnaissiez que le Père est en moi et que je suis dans le Père ».

Jean 14,10 : « Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; et le Père qui demeure en moi, c’est lui qui fait les oeuvres ».

Jean 14, 11 : « Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi ; croyez du moins à cause de ces oeuvres. »

Jésus parle au-delà de son ego, il est au delà de son intérêt propre mais au nom de Dieu.

Jean 7,16 : « Jésus leur répondit : Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé ».

Jean 7,17-18 : « Si quelqu’un veut faire sa volonté, il connaîtra si ma doctrine est de Dieu, ou si je parle de mon chef. Celui qui parle de son chef cherche sa propre gloire ; mais celui qui cherche la gloire de celui qui l’a envoyé, celui-là est vrai, et il n’y a point d’injustice en lui ».

Jean 8, 50 : « Je ne cherche point ma gloire ; il en est un qui la cherche et qui juge ».

Jean 8,54 : « Jésus répondit : Si je me glorifie moi-même, ma gloire n’est rien. C’est mon père qui me glorifie, lui que vous dites être votre Dieu. »

Jean 10,17  : « Le Père m’aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre ».

Jean 12,49 : « Car je n’ai point parlé de moi-même; mais le Père, qui m’a envoyé, m’a prescrit lui-même ce que je dois dire et annoncer ».

Etre entièrement dans la relation plutôt que d’être 2 personnes qui se rencontrent et échangent à partir de leur point de vue est typique de la non-dualité (voir ci dessus la rencontre). Cet état d’union peut le mieux se décrire comme l’un étant en communion avec l’autre. Ce mot communion est abondamment utilisé dans la religion chrétienne pour décrire la relation avec Jésus. Il s’agit bien de non-dualité. On se fond dans la relation avec Dieu.

Jean15,9  : « Comme le Père m’a aimé, je vous ai aussi aimés. Demeurez dans mon amour ».

Matthieu 16,25 : « Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera ».

Matthieu 22,42 : « Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe ! Toutefois, que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne ».

Le « suis celui qui suis » Jésus. Jésus se définit comme étant éternellement dans le « je suis. Il est perpétuellement le Soi ». Il est dans l’état d’éveil tel que le voient l’hindouisme.

La paix. Le Christ, en quittant ses disciples, leur a dit: « Je vous laisse ma paix » (Jean 14.27). Le verset du psaume 46,11 :  « Faites silence, et sachez que je suis Dieu » ajoutant: « …et que Je suis l’impassibilité ». Il dit, en faisant parler Dieu, "je suis l’impassibilité ». Cela signifie que l’arrêt du mental qu’est l’impassibilité est en soi l’union complète et sans différence au Divin. Le calme mental par rapport au soi est une des caractéristiques de la non-dualité.

Que signifie être « un avec le Père »

C’est faire sa volonté, c’est vivre suivant ce qui vient de Dieu, c’est donner la parole de Dieu, c’est donc vivre suivant les principes de Dieu. Ceux ci sont soit intérieurs et on peut être aider par les principes énoncés par les 3 autres évangiles de Luc, Marc et Matthieu. Dès qu'on fait la volonté de Dieu, les préceptes deviennent évidents.

Jean 10,38 : « Mais si je les fais (les oeuvres), quand même vous ne me croyez point, croyez à ces oeuvres, afin que vous sachiez et reconnaissiez que le Père est en moi et que je suis dans le Père ».

Jean 14,10 : « Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; et le Père qui demeure en moi, c’est lui qui fait les oeuvres ».

Jean 7,16 : « Jésus leur répondit : Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé ».

Jean 10,17 : « Le Père m’aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre ».

Jean 12,49 : « Car je n’ai point parlé de moi-même; mais le Père, qui m’a envoyé, m’a prescrit lui-même ce que je dois dire et annoncer ».

Ce que l'on retient en général de l'enseignement de Jésus c'est essentiellement son étonnant message d'amour. Le commandement d'amour (Marc 12) « Aime ton prochain comme toi même » - qu'on retrouve aussi dans la Torah - l'invitation à la miséricorde et au pardon, le refus de la spirale de la violence et de la vengeance issue de la morale du code d'Hammourabi ("œil pour œil, dent pour dent"), expression de la morale tribale, encore en vigueur dans les tribus pachtounes d'Afghanistan dans de nombreuses zones dites civilisées de la planète et même chez un nombre croissant d'Occidentaux.

Cet amour du prochain que proclame le Christ - avec encore plus d'insistance peut-être qu'aucun autre prophète - vient de l'amour du Soi. Il vient de la reconnaissance intime et directe que Moi et le Père nous sommes Un (Jean 10). Il vient du fait que Jésus a découvert en lui l'éternel, le Christ, le Trésor de notre vraie nature de Conscience.

C'est parce que Je suis l'Amour que ce corps-mental-ci va se comporter avec l'autre corps-mental avec amour, car il a réalisé qu'ils sont tous deux issus de la même Conscience. Cette réalisation a donc pour corollaire l'intuition que toute chose et toute créature est une expression de cette Conscience impersonnelle, du Soi, notre véritable nature.

L'enseignement de Jésus ne propose pas une investigation comme c'est le cas dans les textes védantiques mais, son invitation est de voir directement que le royaume de Dieu est en nous. Son message principal est de réaliser Dieu en nous, que Dieu est à la fois transcendant et immanent, et en cela c'est un enseignement de la Gnose, un enseignement de Connaissance et de réalisation de notre nature de Conscience.

 Dans Logion 17 de l'Évangile de Thomas, Jésus dit :

« Je vous donnerais ce que l'œil n'a pas vu,

ce que l'oreille n'a pas entendu,

Ce que la main n'a pas touché,

Ce qui n'est pas encore monté au cœur de l'homme ».

Ainsi, ce vers quoi Jésus pointe n'a ni forme, ni nom. Ce qu'il offre en partage ne peut être perçu, saisi ou compris. Il parle de Cela par quoi tout est connu mais qui ne peut Lui-même être connu.

Le Christ est porteur d'un message de non dualité.

Jésus annonce que « le Royaume est en Vous ». Il n'invite pas simplement à changer l'attention de place et à regarder dans une autre direction, une meilleure direction, un nouvel ailleurs. Il invite à une révolution à 180 degrés de la flèche de l'attention, pour remonter à la Source même du regard en nous et, aller au-delà de l'illusion d'être une personne, un corps mental séparé du monde et des autres.

Si Dieu est transcendant, il n'est pas séparé de l'homme, il est également immanent. C'est au cœur même de l'homme que Dieu réside. Tel est le message de Jésus.

Enfin, il affirme également qu' « avant qu'Abraham ne fût, je suis ». Il partage ainsi l'évidence de la primauté de la Conscience sur les perceptions (le corps, la pensée et le monde).

Il affirme également la primauté de l'Atemporelle Présence que nous sommes sur l'imaginaire, la mémoire et l'histoire, la Primauté de la verticalité sur l'horizontalité, et de l'Absolu sur le relatif !

Le « je suis » étant toujours présent Maintenant, il est également uniquement réalisé Maintenant. Jésus ne nous invite pas à des pratiques progressives en vue d'une réalisation future, ni à élaborer une morale, ni surtout à fonder une église. L'urgence est pour chacun d'entre nous, de réaliser notre véritable nature, l'Amour que nous sommes, sans intercesseur. Il affirme en outre que nous ne manquons jamais de rien pour réaliser cela, que nous sommes toujours complets tels que nous sommes Maintenant.

Jésus parlait de « la Vérité qui dépassait tout entendement ». On pourrait même dire la Vérité qui précède tout entendement.

La Vérité de Je suis précède les « je suis ceci ou je suis cela ».  La Vérité de la Conscience consciente d'être consciente est avant toute compréhension. L'évidence du Je suis précède la parole, le concept et toute définition de moi-même .

Jésus-Christ est véritablement porteur d'un message de non dualité.

Lorsque notre véritable nature se réalise, l'évidence non duelliste des textes des évangiles saute au yeux du regard désencombré.

Avant d'être « Dans je suis ». Avant d'être une personne « je suis ». Avant d'être un homme ou une femme je suis. Avant même d'être né je suis. C'est cela le sens de la parole de Jésus : « Avant qu'Abraham ne fût je suis ».

C'est une autre façon de dire que tout apparaît dans la Conscience, que « je suis » est la première manifestation de la Conscience consciente d'être consciente et que rien ne peut exister en dehors de la Conscience.

Avant d'être ceci ou cela, Je dois être là.

Voyez qu'en ce moment même où les pensées en vous vont bon train pour comprendre ce qui vient d'être lu, quelque chose, qui n'est pas quelque chose est déjà là, présent pour en être conscient.

Quelque chose précède toujours ce qui se pense et ce qui se perçoit. Les pensées et les perceptions surgissent au sein de la Consciente qui en est consciente.

Il faut une extrême attention pour le réaliser.

Constatez que vous précédez toujours les perceptions. Et, comme le corps, le mental et le monde sont des perceptions, Vous, en tant que Conscience, Vous en tant que principe Absolu et Conscient, Vous précédez le corps, le mental et le monde.

La conscience et la non-dualité en science.

Cette partie est difficile à suivre mais instructif. Vous pouvez commencer par la vidéo de Etienne Klein (mise en ligne sur notre site dans la rubrique "vidéo" ). Vous comprendrez mieux les enjeux qui y sont évoqués.

La physique quantique nous apprend que : Deux particules qui ont interagi garde un lien, une « non-séparabilité » qui fait que l’état quantique de l’une est lié à celui de l’autre, pourvu qu’elles n’entrent pas en collision avec d’autres particules, ce qui redistribue l’intrication et/ou la fait disparaître. Les chercheurs en physique quantique ont pu mettre en évidence cette intrication en isolant les particules intriquées (après collision) sur de longues distances des autres particules, de l’air, de la lumière etc…

Dans leur expérience, deux électrons après accélération et collision frontale partent dans deux directions différentes et vont rester dans un état superposé « A+B » (leur spin est non déterminé) tant que nous n’essayons pas de mesurer le spin d’un des électrons. Si nous le faisons, et trouvons spin up pour un des électrons, l’autre électron se détermine alors en spin down instantanément, up et down s’excluant mutuellement, quelle que soit la distance entre les deux électrons. Ce n’est pas que l’un était spin up à droite et l’autre spin down à gauche avant que nous les ayons mesurés, mais que chacun des électrons était à la fois up et down jusqu’à ce que la mesure soit faite. Autrement dit, nos deux électrons demeuraient dans un état suspendu à la limite de la manifestation, on peut dire « non-duel », semi-différencié, jusqu’à la mesure qui provoque l'effondrement de l’onde et oblige cette particule à se différencier dans l’espace-temps, au moins pour quelques nanosecondes, à un endroit précis et dans un état précis. On peut re-mesurer quelques secondes après la première mesure qui effondre le paquet d’ondes, la particule reste dans l’état déterminé par la première mesure. Si on attend encore, au bout d’un certain temps, elle retourne dans un état dédifférencié. N’est-ce pas là un début de démonstration de la présence d’un champ unifié universel au-delà (ou plutôt en de-çà) de l’espace-temps, le vide quantique ?  Nous avons constaté que la dualité onde-particule associée au départ à un seule type de particule (lumière) s’est vu maintenant être remplacée par la notion de champ. La particule n’est plus une particule, mais un champ doté de propriétés. Tout objet physique est une addition de milliard de milliards de milliards de champs élémentaires. L’état prouvé de non-séparabilité entre particules élémentaires ne peut pas être extrapolé au niveau macroscopique. La constante de Planck h qui =10-^30 donc une taille extrêmement petite limite les effets quantiques à ces grandeurs infinitésimales. Ensuite, puisque l’univers du big bang était extrêmement petit lui aussi, pour ne pas dire ponctuel, « singularité », suivant les théories, on pourrait se dire que toutes les particules qui ont interagi entre elles aux premiers instants de l’univers, avant même l’expansion de l’espace temps sont restées en état d’intrication quantique, et donc, toutes les particules de l’univers seraient intriquées depuis les premiers instants. En fait, non, dans le bouillon primitif hypergenèse, les collisions entre particules ont précisément annulé l’intrication produite par les collisions entre particules antérieures, et finalement, on ne peut pas trouver à notre échelle d’intrication quantique issue du bouillon primitif. C’est tellement difficile de garder un atome, un électron, ou autre particule isolé qu’en pratique la non-séparabilité disparaît quand on passe au niveau macroscopique. Alors, même si toutes les particules de notre corps sont des ondes, et que ces ondes peuvent s’ajouter, le comportement des objets macroscopiques ne suit pas du tout les mouvements, les vibrations observées à l’échelle quantique. Et heureusement !! L’expérience humaine ne serait pas expérimentale ! Il faut de la rigueur intellectuelle et une connaissance de la physique quantique pour éviter les généralisations et autres extrapolations hâtives telle qu’on en voit en « médecine quantique », par exemple.

Cela dit, les physiciens en côtoyant le vide quantique (qui n’est pas vide!) et l’émergence des particules/champs qui en sortent nous montrent que l’univers entier est issu de ce vide qui est unité, autrement dit non-dualité. On pourrait ainsi formuler l’hypothèse que la conscience foncière, que les Dzogchenpas nomment la Base, « Kunji », est LA Conscience Naturelle qui gît, soutient, manifeste tous les états de conscience relatifs, c’est-à-dire issus de la représentation par nos pensées de ce qui est là sous nos yeux, en tant qu’objets différenciés, EST ce vide quantique qui n’est toujours pas vide. Et si nous retournons en méditation à cette base foncière indifférenciée, alors l’univers nous apparaît comme CELA qui est non-séparé, comme nous l’indique les particules qui sortent du vide quantique, restent dans des états superposés, comme à demi-créées, dès lors qu’on leur apporte l’énergie pour le faire apparaître par des collisions de particules de très haute énergie.

Pour le redire autrement, pourrait-on concevoir la matière comme émergeant de la Base indifférenciée pour se différencier d’autant plus que la construction de la matière évolue vers l’échelle macroscopique, atome, molécules, macromolécules, archéo-bactéries, etc… ? Philosophiquement, la non-séparabilité n’indique-t-elle pas la non-dualité de la Source foncière d’où tout émerge ? Et si nous supposons que la conscience prend sa source dans cette même Source, et qu’elle n’est pas simplement un épiphénomène matériel, alors, au niveau macroscopique, si la matière n’est plus en état superposé clairement, la conscience, elle, reste jointe à la Base indifférenciée ; on peut même dire qu’elle EST la base indifférenciée. Je ne parle pas bien entendu de la conscience fonctionnelle individuelle médiée par les neurones cérébraux, mais de ce qui permet à cette activité neuronale de prendre une forme conscientisée. Je suppose donc que le phénomène « conscience de » est possible parce que la Base productive de la matière demeure non-séparé de sa production. La Base/Conscience-Être EST l’univers manifesté, et donc se reconnaît à travers la matière. Telle est l’expérience que nous pouvons vivre de cette identité conscience matière. Parce que, c’est vrai, comment pourrait-on être jamais conscient de quoi que ce soit d’extérieur à notre conscience si nous n’étions pas déjà cela qui nous apparaît ? Il y a comme un hiatus absolu entre conscience et matière si nous séparons l’une et l’autre…

Vous vous demandez peut-être pourquoi on a à la fois l’onde et la particule, (renommé « le champ ») ? Que ça serait plus simple d’avoir l’une ou l’autre ? Eh bien la matière ne pourrait pas exister s’il n’y avait pas à la fois l’onde et la particule comme manifestation d’un champ. Un seul exemple : l’électron négatif est attiré par le noyau positif de l’atome. Et comment se fait-il qu’ils ne s’unissent pas et neutralisent leurs charges réciproques ? Parce qu’en tant qu’onde, l’électron ne peut pas se rapprocher du noyau et demeure au niveau dit fondamental, le premier niveau des électrons qui « tournent » autour du noyau. En effet une onde ne peut se compresser, à moins d’une énergie colossale. En somme tout est vraiment bien fait dans cet univers : les constantes universelles (>20) sont réglées de façon à permettre in fine la vie, les transferts d’électron, de photon d’énergie quantifiée, la production par les petits soleils d’éléments atomiques légers, par fusion nucléaire en partant de l’hydrogène, jusqu’au carbone, pour notre soleil, guère plus puisqu’il faut des étoiles de plus en plus grosse pour obtenir les pressions suffisantes pour ces nucléosynthèses, puis par les supernovae des atomes lourds, de par leur gravité énorme et surtout par leur explosion sont produits les atomes les plus lourds, au-delà du Fer, indispensables à la vie telle que nous l’expérimentons, les interactions moléculaires, l’association des atomes entr’eux… la causalité, la possibilité de former une étoile, une galaxie, tout cela en dépend ; et tout cela ne va pas de soi, du tout. De là à penser qu’il y a un grand Physicien comme disait Voltaire un « grand horloger » qui a réglé ces constantes pile poil… Dieu pourquoi pas ? Ou bien il y a des milliards d’univers, mieux nommés pour le coup « multivers » qui se vautrent par défaut de réglage pertinent des constantes… Cela ne pourrait même pas évacuer le problème du pourquoi et du comment.

Tout cela est certes un peu abstrait, mais en fait conditionne totalement notre vie dans toutes ses dimensions et on ne peut vraiment réaliser cela que par l’expérience directe dudit Principe. Tant que l’on a pas vécu le Principe, de la Non-Dualité en conscience, toutes ces considérations qui se veulent à la fois scientifiques et métaphysiques risquent de rester assez fumeuses. Je vous encourage à persévérer dans votre compréhension jusqu’au moment où vous réaliserez que tout est déjà parfaitement accompli et que vous n’avez absolument rien à faire, et même à comprendre, pour goûter la non-dualité ! Cela dit, que votre néo-cortex la conscientise ou pas, vous êtes totalement Cela qui est non séparé ! Et vous le le seriez pas plus une fois « éveillé », si tant est que l’on puisse formuler l’expérience non-duelle en terme d’éveil, alors que c’est ce-qui-est, point à la ligne. Même si nous n’obtenions finalement jamais la connaissance intime de la physique de notre univers, par le fait que nous ne pourrons jamais développer assez d’énergie pour démontrer par exemple les « atomes d’espace-temps » de la théorie quantique à boucles, ce qui est frustrant pour l’intellect, nous pouvons apprécier la paix non-duelle en étant au-delà de l’intellect, dans la pure présence, ici, à cet instant même.

En état de conscience naturel non-duel, rien ne peut être différencié mentalement, aussi, vivre cet état ne permet pas d’en produire une connaissance différenciée, scientifique par exemple. Mais ce constat d’êtreté non-séparée renvoie à la réalité foncière que nous ne devrions jamais oublier en produisant la connaissance !

Si vous voulez méditer et prolonger ce chapitre non-dualité et physique quantique, jetez un oeil à cette

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