Datation des textes bibliques

 

Datation des textes biblique 2

Après cette présentation de la bible hébraïque, comment peut-on maintenant dater les textes bibliques ? Qu’est-ce que l’on a comme possibilité ?

Premièrement de quels faits disposons-nous et qu’avons-nous comme données ?

Si la question était tout bonnement de dater la bible hébraïque telle que nous la connaissons aujourd’hui la réponse figure très simple la Bible date du moyen-âge. C’est-à-dire les manuscrits complets hébraïques que nous avons le manuscrit le plus ancien complet c’est le codex de Leningrad ou de Saint-Pétersbourg qui date du début du 11e siècle. C’est la première Bible complète que nous avons. Le codex de Leningrad a servi de base à la Biblia hebraica en 1937 et à la Biblia Hebraica Stuttgartensia en 1977, qui en demeure une transcription presque exacte. Au paravent, l’on rencontrait le codex d’Alep qui trouve toujours là, mais qui a brûlé en partie. C’est la plus ancienne version connue de la bible hébraïque selon la massora tibérienne. Il fut rédigé, semble-t-il, entre 910 et 930 de notre ère, bien qu’il ne figure plus complet depuis 1947 (environ, un tiers de ses pages manquent, entre autres la plus grande partie de la Torah). Contrairement au codex de Leningrad, il demeure la plus grande autorité en matière de massora (« transmission », la tradition par laquelle les Écritures hébraïques furent préservées à travers les générations) ; et donc le plus fiable concernant le texte biblique, sa vocalisation et sa cantillation.

Page suivante vous avez une image de la bible de Saint-Pétersbourg ou Leningrad

L’ensemble du codex de Leningrad contient environ 7000 fois le tétragramme du nom de Dieu.
Ce tétragramme figure fidèlement retranscrit, c’est la raison pour laquelle il paraît 6 828 fois dans le texte hébraïque de la BHK (Biblia Hebraica de Kittel) et de la BHS (Biblia Hebraica Stuttgartensia).

La Bible telle que nous l’avons apparaît une forme textuelle très tardive qui date du moyen-âge. C’est ainsi que l’on commencera notre recherche. Pour soutenir celle-ci heureusement, nous possédons les manuscrits de Qumrân. Si l’on ne détenait pas cette découverte, on ne serait pas aussi avancé que l’on se trouve maintenant.

Qumra n

L’importance de Qumrân figure multiple, mais ici l’on va s’arrêter aux manuscrits bibliques. À Qumrân, l’on retrouve presque tous les livres de la bible hébraïque, sauf peut-être le livre des Chroniques. On rencontre qu’un seul fragment de celui-ci et encore ça discute un peu. Mais les livres demeurent là et c’est intéressant par ce que l’on est deux siècles avant l’ère chrétienne. Mais les livres souvent résident dans des formes textuelles très différentes l’une de l’autre. Si vous prenez le livre de Samuel, vous possédez des versions très différentes du livre que nous connaissons ; des manuscrits figurent très voisins de ce qui va être le texte grec, et d’autres, beaucoup plus proches, de ce que va devenir le texte massorétique. Cela montre qu’à Qumrân on possède une situation d’une grande diversité de la transmission des livres, et l’on retrouve une grande diversité entre les mêmes livres. On se trouve donc certainement en présence de traditions textuelles antérieures à Qumrân.

Lors de la découverte du site, l’on rencontra une posture minimaliste qui affirmait que : « tous les livres de la Bible furent écrits à Qumrân. » Cette attitude minimaliste reposait en fait sur le fait qu’à cette période c’était les premières preuves matérielles que nous avons. Mais si vous regardez la diversité contenue dans un même livre, entre les exemplaires différents, vous vous rendez compte qu’avant l’époque de Qumrân on doit rencontrer toute une période de transmission de ce texte. Peut-on remonter au-delà de Qumrân ? Évidemment, mais le livre le plus complet que nous avons c’est le grand rouleau d’Isaïe, cependant aucun livre n’apparaît complet. Donc on ne peut pas non plus dire que tous les livres que nous trouvons dans la Bible furent finalisés à l’époque de Qumrân. Il revêtit encore des ajouts dans certains livres après le deuxième siècle avant l’ère chrétienne.

Comment peut-on remonter maintenant ?

C’est grâce au fait à la septante qui demeure la traduction grecque du Pentateuque. Selon la légende la traduction en grec de la Torah s’effectua sous Ptolémée II, à Alexandrie, au III siècle avant notre ère. Bien que cela procède d’une légende, qu’il eut des traductions grecques du Pentateuque dès le III siècle. Cela se trouve confirmer par le travail de Démétrius le Chronographe (221-204), auteur de commentaires sur des passages difficiles de la Torah, qui utilisait vraisemblablement une traduction en grec. Aristobule de Panéas (150 avant notre ère) atteste lui aussi l’idée que le Pentateuque fut traduit en grec sous Prolémée Philadelphes. Par contraste, les fragments d’Aegyptica d’Hécatée d’Abdère (communément datés de 320 avant notre ère) montrent que l’auteur connaissait des traditions sur Moïse. Par exemple, il nous parle de celle selon laquelle Moïse conduit les Hébreux hors d’Égypte vers la terre promise. Mais il affirme d’un autre côté que c’est celui-ci qui installe les Hébreux à Jérusalem et promulgue des lois. Parmi celles-ci, certaines apparaissent assez différentes de celles que l’on trouve dans le Pentateuque. Mais il ne paraît pas connaître la septante au regard des erreurs qu’il commet. Par conséquent, nous devrions dater le début de la traduction grecque de la Torah, qui se poursuivit pendant plusieurs décennies, aux alentours de 270 à 230 avant notre ère. Cela présuppose qu’un Pentateuque hébreu faisait autorité, au moins à la fin du IV siècle.

Maintenant, étions-nous en présence du Pentateuque tel que nous le connaissons aujourd’hui exactement ? Cela on ne peut l’affirmer et reste encore discuté. Mais jusque là, on se trouve sur un terrain relativement sûr. Après cela se complique. Cela commence en fait avec les rabbins. Pour le christianisme et le judaïsme, c’est Moïse qui est l’auteur de la Torah. Cependant dans la Bible cela n’est jamais dit. Dès lors pourquoi Moïse devient-il l’auteur du Pentateuque ? Peut-être cela aurait-il à voir avec Homère du côté des Grecs. Parce que Les Grecs on construit Homère comme leur figure. Mais c’est le même problème que Moïse d’une certaine manière, on ne sait pas s’il a existé, on rencontre de grandes différences historiques entre les manuscrits homériques et l’époque où l’on situe Homère. Mais si Moïse est l’auteur de la Torah, est-ce qu’il peut avoir écrire sur sa propre mort ? Parce que le Pentateuque se termine avec la mort de Moïse, d’ailleurs les rabbins ont discuté est-ce que Moïse peu être inspiré pour écrire sa propre mort ? On peut répondre qui oui, mais les données majoritaires données dans le Talmud disent non. Les derniers versets de la Torah auraient put été ajouté par Josué, mais après cela continu ! est-ce que Josué à écrits son livre, parce qu’il meurt aussi à la fin. Donc là, ces pareils, Samuel aurait continué, mais Samuel meurt au milieu de son livre, donc c’est encore pire. Ce que je veux démontrer c’est que les rabbins éprouvaient déjà une sorte de sens de la diachronie en fait. Mais ce n’était pas leur problème principal, mais ils avaient déjà cette idée de ce que l’on appelle aujourd’hui un Terminus a quo, à partir de quand on peut dater quelque chose ? Quelle demeure la date la plus ancienne possible ? Cela se trouvera repris d’une certaine manière beaucoup plus tard par Spinoza. Ce dernier a dû quitté la synagogue d’Amsterdam à cause de son traité théologie-politique écrit au XVII siècle. Il éprouvait lui aussi simplement une réflexion de Terminus a quo, puisque pour lui, l’histoire ne se termine pas avec la mort de Moïse, parce que cela perdure. Il dit que c’est le même style donc lui est un adepte de ce que l’on peut appeler le hénateuque. Il dit en fait si vous regardez attentivement, c’est le même style cela continue il n’y a pas de problème donc nous devons lire toute l’histoire de la Genèse jusqu’au deuxième livre des Rois. Évidemment si vous effectuez cela vous pouvez en effet déduire que l’auteur qui écrit il doit vivre après la destruction de Jérusalem et l’exil à Babylone. C’est là l’idée de Spinoza selon lui c’est Esdras ou ses collaborateurs à l’époque perse qui ont non seulement rédigés le Pentateuque, mais aussi tous les livres historiques. C’est cela qui lui a valu l’exclusion de la synagogue.

 

Archéologie, histoire, épigraphie, critique textuelle, linguistique et bien d'autres disciplines scientifiques sont mises depuis longtemps au service d'une lecture toujours plus riche du Premier Testament.

Premièrement de quels faits disposons-nous et qu’avons-nous comme données ?

Si la question était tout bonnement de dater la bible hébraïque telle que nous la connaissons aujourd’hui la réponse figure très simple la Bible date du moyen-âge. C’est-à-dire les manuscrits complets hébraïques que nous avons le manuscrit le plus ancien complet c’est le codex de Leningrad ou de Saint-Pétersbourg qui date du début du 11e siècle. C’est la première Bible complète que nous avons. Le codex de Leningrad a servi de base à la Biblia hebraica en 1937 et à la Biblia Hebraica Stuttgartensia en 1977, qui en demeure une transcription presque exacte. Au paravent, l’on rencontrait le codex d’Alep qui trouve toujours là, mais qui a brûlé en partie. C’est la plus ancienne version connue de la bible hébraïque selon la massora tibérienne. Il fut rédigé, semble-t-il, entre 910 et 930 de notre ère, bien qu’il ne figure plus complet depuis 1947 (environ, un tiers de ses pages manquent, entre autres la plus grande partie de la Torah). Contrairement au codex de Leningrad, il demeure la plus grande autorité en matière de massora (« transmission », la tradition par laquelle les Écritures hébraïques furent préservées à travers les générations) ; et donc le plus fiable concernant le texte biblique, sa vocalisation et sa cantillation.

Codex de le ningrad

L’ensemble du codex de Leningrad contient environ 7000 fois le tétragramme du nom de Dieu.
Ce tétragramme figure fidèlement retranscrit, c’est la raison pour laquelle il paraît 6 828 fois dans le texte hébraïque de la BHK (Biblia Hebraica de Kittel) et de la BHS (Biblia Hebraica Stuttgartensia).

La Bible telle que nous l’avons apparaît une forme textuelle très tardive qui date du moyen-âge. C’est ainsi que l’on commencera notre recherche. Pour soutenir celle-ci heureusement, nous possédons les manuscrits de Qumrân. Si l’on ne détenait pas cette découverte, on ne serait pas aussi avancé que l’on se trouve maintenant.

L’importance de Qumrân figure multiple, mais ici l’on va s’arrêter aux manuscrits bibliques. À Qumrân, l’on retrouve presque tous les livres de la bible hébraïque, sauf peut-être le livre des Chroniques. On rencontre qu’un seul fragment de celui-ci et encore ça discute un peu. Mais les livres demeurent là et c’est intéressant par ce que l’on est deux siècles avant l’ère chrétienne. Mais les livres souvent résident dans des formes textuelles très différentes l’une de l’autre. Si vous prenez le livre de Samuel, vous possédez des versions très différentes du livre que nous connaissons ; des manuscrits figurent très voisins de ce qui va être le texte grec, et d’autres, beaucoup plus proches, de ce que va devenir le texte massorétique. Cela montre qu’à Qumrân on possède une situation d’une grande diversité de la transmission des livres, et l’on retrouve une grande diversité entre les mêmes livres. On se trouve donc certainement en présence de traditions textuelles antérieures à Qumrân.

Lors de la découverte du site, l’on rencontra une posture minimaliste qui affirmait que : « tous les livres de la Bible furent écrits à Qumrân. » Cette attitude minimaliste reposait en fait sur le fait qu’à cette période c’était les premières preuves matérielles que nous avons. Mais si vous regardez la diversité contenue dans un même livre, entre les exemplaires différents, vous vous rendez compte qu’avant l’époque de Qumrân on doit rencontrer toute une période de transmission de ce texte. Peut-on remonter au-delà de Qumrân ? Évidemment, mais le livre le plus complet que nous avons c’est le grand rouleau d’Isaïe, cependant aucun livre n’apparaît complet. Donc on ne peut pas non plus dire que tous les livres que nous trouvons dans la Bible furent finalisés à l’époque de Qumrân. Il revêtit encore des ajouts dans certains livres après le deuxième siècle avant l’ère chrétienne.

Comment peut-on remonter maintenant ?

C’est grâce au fait à la septante qui demeure la traduction grecque du Pentateuque. Selon la légende la traduction en grec de la Torah s’effectua sous Ptolémée II, à Alexandrie, au III siècle avant notre ère. Bien que cela procède d’une légende, qu’il eut des traductions grecques du Pentateuque dès le III siècle. Cela se trouve confirmer par le travail de Démétrius le Chronographe (221-204), auteur de commentaires sur des passages difficiles de la Torah, qui utilisait vraisemblablement une traduction en grec. Aristobule de Panéas (150 avant notre ère) atteste lui aussi l’idée que le Pentateuque fut traduit en grec sous Prolémée Philadelphes. Par contraste, les fragments d’Aegyptica d’Hécatée d’Abdère (communément datés de 320 avant notre ère) montrent que l’auteur connaissait des traditions sur Moïse. Par exemple, il nous parle de celle selon laquelle Moïse conduit les Hébreux hors d’Égypte vers la terre promise. Mais il affirme d’un autre côté que c’est celui-ci qui installe les Hébreux à Jérusalem et promulgue des lois. Parmi celles-ci, certaines apparaissent assez différentes de celles que l’on trouve dans le Pentateuque. Mais il ne paraît pas connaître la septante au regard des erreurs qu’il commet. Par conséquent, nous devrions dater le début de la traduction grecque de la Torah, qui se poursuivit pendant plusieurs décennies, aux alentours de 270 à 230 avant notre ère. Cela présuppose qu’un Pentateuque hébreu faisait autorité, au moins à la fin du IV siècle.

Maintenant, étions-nous en présence du Pentateuque tel que nous le connaissons aujourd’hui exactement ? Cela on ne peut l’affirmer et reste encore discuté. Mais jusque là, on se trouve sur un terrain relativement sûr. Après cela se complique. Cela commence en fait avec les rabbins. Pour le christianisme et le judaïsme, c’est Moïse qui est l’auteur de la Torah. Cependant dans la Bible cela n’est jamais dit. Dès lors pourquoi Moïse devient-il l’auteur du Pentateuque ? Peut-être cela aurait-il à voir avec Homère du côté des Grecs. Parce que Les Grecs on construit Homère comme leur figure. Mais c’est le même problème que Moïse d’une certaine manière, on ne sait pas s’il a existé, on rencontre de grandes différences historiques entre les manuscrits homériques et l’époque où l’on situe Homère. Mais si Moïse est l’auteur de la Torah, est-ce qu’il peut avoir écrire sur sa propre mort ? Parce que le Pentateuque se termine avec la mort de Moïse, d’ailleurs les rabbins ont discuté est-ce que Moïse peu être inspiré pour écrire sa propre mort ? On peut répondre qui oui, mais les données majoritaires données dans le Talmud disent non. Les derniers versets de la Torah auraient put été ajouté par Josué, mais après cela continu ! est-ce que Josué à écrits son livre, parce qu’il meurt aussi à la fin. Donc là, ces pareils, Samuel aurait continué, mais Samuel meurt au milieu de son livre, donc c’est encore pire. Ce que je veux démontrer c’est que les rabbins éprouvaient déjà une sorte de sens de la diachronie en fait. Mais ce n’était pas leur problème principal, mais ils avaient déjà cette idée de ce que l’on appelle aujourd’hui un Terminus a quo, à partir de quand on peut dater quelque chose ? Quelle demeure la date la plus ancienne possible ? Cela se trouvera repris d’une certaine manière beaucoup plus tard par Spinoza. Ce dernier a dû quitté la synagogue d’Amsterdam à cause de son traité théologie-politique écrit au XVII siècle. Il éprouvait lui aussi simplement une réflexion de Terminus a quo, puisque pour lui, l’histoire ne se termine pas avec la mort de Moïse, parce que cela perdure. Il dit que c’est le même style donc lui est un adepte de ce que l’on peut appeler le hénateuque. Il dit en fait si vous regardez attentivement, c’est le même style cela continue il n’y a pas de problème donc nous devons lire toute l’histoire de la Genèse jusqu’au deuxième livre des Rois. Évidemment si vous effectuez cela vous pouvez en effet déduire que l’auteur qui écrit il doit vivre après la destruction de Jérusalem et l’exil à Babylone. C’est là l’idée de Spinoza selon lui c’est Esdras ou ses collaborateurs à l’époque perse qui ont non seulement rédigés le Pentateuque, mais aussi tous les livres historiques. C’est cela qui lui a valu l’exclusion de la synagogue.

Analyse critique de l'Ancien Testament

L'Ancien Testament et en particulier le Pentateuque (les cinq livres hébraïques formant la Torah) véhicule de nombreux textes mystérieux relatant des évènements extraordinaires. A côté des nombreux textes mythiques reconnus, les allégories et autres métaphores, des analyses socio-historiques, archéologiques et géologiques permettent d’élucider la plupart des autres récits douteux. Ensuite, c'est la comparaison entre les récits similaires et leur confrontation systématique aux données historiques éventuelles qui permettent aux spécialistes de vérifier l'authenticité des faits.

Cette confrontation entre les récits bibliques et les faits historiques est une tâche longue et fastidieuse dont les résultats sont souvent critiqués par les experts les plus conservateurs, raison pour laquelle les archéologues, spécialistes des civilisations, linguistes et exégètes mirent plus de trois siècles pour aboutir à un consensus autour de la vérité historique (que certains courants théologiques obscurantistes ou sectaires continuent de nier) mais que nous allons examiner afin de remettre la Bible à sa juste place dans l'Histoire. A chacun ensuite, d'apprécier son contenu à la lumière de ces résultats.

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