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La famille de Jésus.
Dans le premier chapitre des Actes, on a l’impression que l’organisation de la communauté se fait autour de personnalités comme Pierre, comme Jacques, comme Jean, les disciples de Jésus. Mais on voit qu’au bout de quelques années qu’en réalité, c’est bien la famille de Jésus de Nazareth qui reçoit la succession dynastique à travers la personne de Jacques ; et c’est la famille de Jésus qui a pris en charge la communauté de Jérusalem. Le livre des Actes place la famille de Jésus, Marie la mère de Jésus au milieu du cercle des douze, et l’on a là une attestation unique que ne relatent nulle part les évangiles. Mon interprétation est la suivante : Luc ou du moins l’auteur des Actes, qui est un historien de la continuité, tient à manifester, partout où cela est possible, les éléments qui relient les événements les uns avec les autres. Il tisse donc une continuité, théologique. L’occasion est trop belle pour lui de mettre en évidence, la position de la famille de Jésus et notamment sa mère, avec les douze, parce que rassembler et la mère et les douze, c’est placé là, juste après la Résurrection, et avant l’Ascension, les éléments caractéristiques constitutionnels d’un réseau relationnel qui était celui de Jésus durant sa vie. L’auteur des Actes a tendance à vouloir nous dire, non pas ce qui ce passe réellement, mais ce qui doit-ce passer théologiquement. C’est-à-dire qu’il veut présenter une communauté profondément unie. Il n’ignore pas qu’il y a des tensions dans la communauté de Jérusalem, mais justement, il invite à aller vers une unité. Pour lui, il y aura ce que l’on appelle des sommaires, des petits récits sur la communauté de Jérusalem dans lequel il dira qu’ils étaient unanimes, d’un seul cœur. Il insistera beaucoup là-dessus. Quand tout à fait au début il nous dit : « unanimes les disciples étaient assidus à la prière avec quelques femmes dont la mère de Jésus et avec les frères de Jésus », il nous laisse entendre qu’il n’existe plus de tension entre les disciples et la famille de Jésus. Doit-on le croire ?
Il est possible et même probable que la famille ait eu une activité et un regard négatif au sujet des activités de Jésus. Jésus lui-même avait pris ses distances avec sa famille. Nous sommes dans le monde méditerranéen de l’Antiquité, et les rapports familiaux étaient très chaux et très forts. Ils représentaient le premier lien social. Celui qui coupait les liens avec sa famille était considéré comme un marginal un outsider, et c’est pourtant cela que Jésus a fait. Il est fort probable que la famille a réagi à cela. Dans l’évangile de Luc, Jésus affirme : « si quelqu’un vient à moi sans haïr son père sa mère son épouse, il ne peut être mon disciple ». Ce sont des termes très durs des mots très forts ! Dans celui de Matthieu, il déclare : « aussi celui qui aime son père sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ». Jésus a-t-il prononcé de pareils propos de son vivant, ou le fait-on dire de telles paroles après sa mort ? Là est toute la question. Il est étrange que les évangiles insistent sur les aspects négatifs de la famille de Jésus excepté sa mère. Il s’agit bien sûr d’une histoire. Dans les écrits de Luc, il est question du rapport de Jésus avec les siens et de son activité à Nazareth là où sa famille habite, et où ses sœurs sont mariées. Les habitants de Nazareth le rejettent. Jésus s’enfuit alors à Capharnaüm, près du lac de Génésareth pour rejoindre ses disciples. Au chapitre 3 de l’évangile de Marc, nous lisons que les membres de sa famille ont tenté de l’arrêter, car ils s’opposaient à sa mission et à la manière de propager ses idées. La mère et les frères de Jésus attendent dehors et veulent parler avec lui. Jésus s’exclame « qui sont ma mère et mes frères », et il regarde ceux qui sont assis devant lui pour l’écouter, et il dit « voici ma mère et mes frères voici ma famille ». C’est intéressant de voir que Marc expose les tensions qui règnent au sein de la famille au chapitre 3 où Jésus exorcise les démons et guérit les malades, ce qu’il fait souvent dans l’évangile de Marc. On le prévient que sa famille le réclame, parce qu’ils le croient fou. Ils pensent qu’il est possédé d’un démon. C’est alors que Jésus tel que le décrit Marc, dit voici ma famille en désignant ses disciples. Ainsi l’on a tout à fait conscience que dans la jeune communauté des disciples de Jésus, après Pâque, le scandale qu’a représenté cette incompréhension. D’une par de la famille, et de l’autre les gens qui lui était proches, les gens de Nazareth. Alors quand l’on suit les différents évangiles, par exemple au chapitre 7 de Jean sous une autre forme, les frères de Jésus l’invitent à monter à Jérusalem pour se manifester, car ils ne peuvent, ou encore ne désirent pas comprendre que la mission de Jésus va se réaliser humblement. Les disciples aussi d’ailleurs auront la même difficulté. Et selon l’évangile de Jean, ils lui déclarent, « mais enfin si tu veux être connu il faut te montrer et monter à Jérusalem » ; et au verset 5 du chapitre 7 de l’évangile de Jean, l’auteur de l’évangile dit un peu perfidement que ses frères ne croyaient pas en lui. Une hypothèse sur les évangiles de Marc et de Jean a été défendue par un certain nombre de spécialistes. Celle-ci semble fort intéressante ; l’évangile de Marc, au même degré que celui de Jean, loin de renvoyer à la situation exacte des rapports familiaux de Jésus et sa famille ceux-ci refléteraient les luttes de pouvoir et d’influences entre les communautés auquel ces textes ont été associés. Ils auraient essayé de les considérer en montrant que du vivant de Jésus les membres de la famille ne l’avaient pas soutenu. Ils ne l’avaient pas compris. Alors Jésus implicitement les avait déshérités si je puis dire. Ou du moins il leur avait refusé de leur accorder un statut supérieur quelconque en disant ma famille ce sont mes disciples. Ce sont ceux qui croient en moi et même si ma famille croit de toute façon ils sont comme les autres cela n’a aucune importance.
Il existe un autre texte tout à fait intéressant c’est celui où Jésus sur la croix, confit sa mère au disciple qu’il aimait. Parfois, on dit, mais si Jésus avait eu des frères et des sœurs, il n’aurait pas eu besoin de confier sa mère au disciple que Jésus aimait. On passe alors totalement à côté de ce que veut dire le texte, et l’on réduit le texte à une espèce de geste filial. Or ce texte a un tout autre sens, je pense. Jésus est en train de constituer une nouvelle communauté dans laquelle sont rassemblés disciples et membres de sa famille redisant par là le vrai disciple, le vrai membre de sa famille c’est celui qui se comporte comme ce disciple qu’il aimait.
La communauté qui se constitue après la mort de Jésus regroupe donc ses compagnons, ses partisans, les membres de sa famille et ses propres frères. Pour beaucoup, cela peut paraître surprenant et d’autant plus surprenant que la tradition catholique n’ait jamais accordé à Marie d’avoir eu d’autres enfants que Jésus. (cela fera l’objet d’un autre) or je ne trouve pas surprenant que Jésus eût des frères et des sœurs, à l’inverse de ce que l’Église durant toute l’Antiquité et durant tout le Moyen Âge a essayé d’imposer à ses fidèles. C’était très différent à la mort de Jésus, et durant le premier siècle. Il faut prendre en compte ce que l’Église a vraiment essayé d’inculquer à la fin de l’Antiquité, et pendant tout le Moyen Âge, à savoir non seulement que Marie était vierge lorsqu’elle a enfanté Jésus, mais qu’elle est en plus restée « immaculé » et vierge durant toute sa vie, c’est-à-dire que même son mari n’avait jamais couché avec elle. Qu’elle n’a jamais connu d’homme durant toute son existence ! À la suite de cette doctrine, il a fallu bien entendu supprimer ou expliquer différemment le fait que dans les premiers textes chrétiens, il est affirmé que Jésus a bien eu des frères et des sœurs. Dans l’évangile selon Marc au chapitre 6, par exemple, l’auteur nous indique le nom des frères de Jésus, et il sous-entend qu’il avait au moins deux sœurs. Marc, ch 6, V 1 à 3 : « Sorti de là, Jésus se rendit dans son lieu d’origine, et ses disciples le suivirent. Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : “D’où cela lui vient-il ? Quels est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ?” Et ils étaient profondément choqués à son sujet. »
Un détail intéressant apparaît subtilement derrière le nom des frères de Jésus. Traduit en hébreu ce sont les noms des grands fondateurs de la nation d’Israël. Jacques est en fait Jacov ou Jacob, qui est bien sûr le plus grand de la lignée des patriarches, avec Isaac et Jacob comme fondateur des 12 tributs. On a aussi Joseph, Juda, et enfin Simon. Joseph est l’un des grands personnages avec le quels fini le livre de la genèse, et Juda et Simon sont aussi deux patriarches des tribus d’Israël. On nous présente donc une famille très patriote. Le texte est vraiment limpide, il parle de la famille de Jésus, de sa mère, de ses frères, de ses sœurs, sans aucune réticence, sans aucune difficulté ni ambiguïté. Alors en effet l’on sait bien que ce texte au sein de l’Église catholique a posé de nombreux problèmes par la suite. Car à cause d’une affirmation christologique, sur la nature du Christ, autrement dit le fait d’affirmer que Jésus est le fils unique du Père, ce qui est une affirmation théologique, a été jugé comme lié à une affirmation biologique. Du coup, dans la tradition de lecture, ce texte a été considéré comme indécent. Parce que comment peut-on parler des frères et des sœurs de Jésus si par ailleurs Jésus est confessé comme le fils unique du Père, et qui plus est Marie sa mère est dite vierge perpétuelle ? On voit bien que la confession de Jésus fils unique du Père et sa mère la vierge perpétuelle l’a emporté sur la narration de l’identité familiale de Jésus.
Pourtant et il est vrai que dans son évangile Marc ne raconte jamais que Jésus serait né d’une vierge, apparemment celui-ci l’ignorait quand il écrit trente années après la mort de Jésus. Mais même les évangiles de Luc et Matthieu qui reprennent la tradition de la naissance virginale parlent des frères et sœurs de Jésus ! Alors ? Ils n’éprouvent pas le besoin de préciser que les mots doivent être pris au sens figuré. Il n’y a aucune raison de ne pas comprendre ces textes à la lettre. Il est dit dans l’évangile de Luc « elle mit au monde son premier né » ce qui sous-entend bien que Marie a mis au monde d’autres enfants ; sinon à quoi cela sert-il de préciser qu’il s’agissait du premier né ? En dehors des évangiles, Paul parle lui aussi des frères et sœurs de Jésus. Cela fait beaucoup quand même ! Il faut, je crois, s’en tenir à la lettre sans interprétation particulière des textes, et sans manières artificielles.
Le problème des frères et des sœurs de Jésus a émergé dans la conscience chrétienne au moment où Marie fut déclarée par l’Église catholique éternellement vierge, lorsque s’élabore la doctrine de la conception miraculeuse du fils de Dieu. Pendant des siècles, les théologiens vont s’employer à expliquer l’inexplicable. La doctrine de la virginité perpétuelle de Marie, nous éclair en réalité sur la perception théologique de la sexualité au IV et V siècle au moment ou la doctrine se forme. Dans la pensée catholique, cette doctrine se fonde sur des textes datant de la fin du premier siècle qui mentionnent la virginité de Marie à la naissance de Jésus. C’est une sorte de potage fait de divers légumes récoltés dans la traduction grecque de la Bible. Comment Jésus de Nazareth peut-il être de Bethléem ? C’est comme cela il est de Bethléem, car c’est la ville du Messie de même les récits de la naissance de Jésus sont tout à fait contradictoires et la virginité de Marie, vient d’une citation détourner de la Bible pour placer Jésus dans un contexte davidique.
Donc je crois comprendre pourquoi la doctrine de la virginité perpétuelle de Marie a été développée par Ambroise (330-397) à la suite d’Augustin (354-430) au IV siècle de notre ère, c’est-à-dire quand la doctrine du péché originel devient une « maladie » sexuellement transmissible ou plutôt une tare génétique et héréditaire chez l’être humain, sauf pour Marie et Jésus qui sont sans tache. En fait Marie et à sa suite, son fils Jésus aurait profité d’une mutation génétique qui s’est perdue puisque Marie est restée vierge. Tout cela est superbement organisé dans un système rationnel, au quatrième siècle. Mais cela ne nous apprend rien sur ce qu’était Marie historiquement ni sur la relation biologique et génétique entre Jacques et Jésus. Il est aussi intéressant de relever que Jésus notamment dans l’évangile de Marc qui est le plus ancien je le répète, est appelé fils de Marie ce qui peut être interprété de façon assez spéciale et ce n’est pas toujours un compliment. Ce qui peut vouloir dire que le père de Jésus était inconnu puisqu’en général à l’époque et surtout dans le milieu juif, les gens étaient toujours désignés comme fils de leur père. Ce qui peut suggérer et c’est ici une autre hypothèse sur les relations de parenté entre Jésus et Jacques. Jésus serait alors un enfant illégitime de Marie qui aurait eu des relations avec quelqu’un d’autre ou celle-ci aurait été violée, et l’enfant aurait été accepté dans le foyer de Joseph. C’est en tout cas une conception que l’on retrouve dans la littérature polémique juive postérieure, où Jésus aurait été le fils illégitime de Marie avec un légionnaire romain nommé Ben Panthera. Là, nous sommes peut-être dans le domaine de la diffamation, mais il s’agit d’une hypothèse qui a été considérée sérieusement par quelques spécialistes et qui n’est certainement pas impossible. Si l’on prend les documents non chrétiens ou extra chrétiens, il en existe à ce sujet, je pense notamment à certaines pages du philosophe païen Celse qui racontait que Jésus était le fils d’un soldat romain. Mais dans ces conditions-là, on peut dire n’importe quoi, en plus Celse avait des sources juives. Alors les chrétiens s’insurgent et disent c’est une calomnie, et vous aussi peut-être qui lisait ces lignes. Mais vous comprendrez que l’historien enfin cette position que je veux tenir n’est plus à même de gérer correctement de tels documents. À ce niveau, tout devient possible. Les calomnies, les insultes, la manipulation des documents, tout devient difficile à comprendre. Une chose est claire, c’est qu’il y avait une très forte préoccupation théologique à propos de la naissance virginale. Il faudrait s’interroger sur cette intention théologique avant de se demander si tout cela est vrai du point de vue historique. Que Marie soit vierge avant la naissance de Jésus çà c’est une histoire, cela en est une autre de pensée comme et selon le dogme de l’Immaculée Conception, qu’elle est restée vierge. C’est un développement tardif et délicat à soutenir. Comment Marie aurait-elle pu donner des frères et des sœurs à Jésus sans jamais coucher avec personne ? Pourtant historiquement, c’est ce que la théologie a voulu affirmer, la sexualité a toujours eu la mauvaise part dans l’Église et l’on ne souhaite pas que Marie ait à faire avec le sexe et la chair. (Encore peut-être une influence paulinienne)
En tant que protestant je refuse de pénétrer les fondements de la foi catholique, nous avons construit des fables incroyables sur notre propre histoire, par exemple Luther qui aurait été touché par la foudre et qui aurait survécu. Tout ce genre de légendes ne peut pas être vérifié. C’est seulement par la suite quand on a commencé à insister sur la virginité de Marie pendant la naissance et encore plus après la naissance en sorte que s’est posé le problème des frères et des sœurs de Jésus.
La question a été résolue de plusieurs manières.
Vers la fin du second siècle, il y a un texte qui raconte la naissance de Marie la naissance de Jésus connu sous le nom de proévangile de Jacques. C’est le nom moderne de ce texte qui probablement s’appelait à l’origine la nativité de Marie. Dans ce texte de la fin du deuxième siècle, on dit que lorsque Joseph accueille Marie il était déjà âgé, et qu’il avait des enfants d’un premier mariage. Il s’agit en outre d’un moyen pour résoudre le problème des frères et sœurs de Jésus et qui deviennent de la sorte des demi-frères et demi-sœurs, c’est-à-dire des fils de Joseph et non de Marie. Il y aura une autre ligne qui sera développée à partir, disons de la fin du quatrième siècle, et c’est celle de Jérôme. Celui-ci va dire qu’il a étudié de près tous les textes qui concernent les questions de généalogie de Jésus — puis à la fin de sa vie d’ailleurs il dirait qu’en fait toutes ses études ne l’ont pas tellement conduit à un jugement définitif, — mais qu’il est clair que les frères et sœurs sont les fils d’une autre Marie que Marie la mère de Jésus. Circuler il n’y a plus rien à en dire. En fait la démonstration de Jérôme à partir des textes demeure assez peut crédible, en tout cas à mon avis elle ne peut convaincre que les convaincus. Mais les convaincus furent effectivement convaincus et de plus en plus convaincus, et Jacques est resté le cousin de Jésus au moins pour les catholiques. Donc pour les catholiques Jacques et ses frères et ses sœurs, sont toujours les cousins et cousines de Jésus. La raison en est simple, c’est qu’il y a toute une tradition qui dit volontiers les textes sont en grec, mais ils sont profondément marqués par une culture sémitique, et dans ce cas là, que dit-on !
On dit les frères et sœurs en hébreu אח אחות ach et Achowth évoque non pas que des frères et sœurs mêmes père même mère, mais aussi des parents des cousins. C’est certain que dans les langues sémitiques, on peut utiliser un même terme avec des connotations différentes. Mais ici, les évangiles sont écrits en grec, pas en hébreu et par des gens qui maîtrisaient bien le grec. Et il y a deux termes distincts pour frère et cousin en grec. On ne comprend pas pourquoi on n’aurait pas fait de distinction et l’historien n’a pas de raison suffisante pour interpréter le terme frère dans un sens différent de celui qu’il a habituellement en grec. De plus cette lecture des textes, est confirmés par les épîtres de Paul dont le grec je le rappelle était la langue maternelle, et celui-ci parle de Jacques comme le frère de Jésus. Mais la mauvaise foi est tenace, alors on dit, mais dans l’Église primitive on est tous des frères. Seulement, c’est le seul que Paul appel Jacques le frère de Jésus « adelphos » en grec, qui signifie bien frère, il ne signifie pas cousin, car il y a un mot grec qui est « anepsios » et qui signifie lui cousin. Donc il me semble que si Paul — qui n’est pas un imbécile qu’en même — qui écrit pour des Grecs voulait désigner des cousins, il aurait eu recourt à « anepsios » et non pas « adelphos ». Pour moi à mon sens, au niveau de l’historien on doit plutôt penser tout en respectent bien l’autre position, que les frères son des frères issues de même père, et même mère, et non pas le sens de parenté large. On voit bien que la question telle qu’elle se pose c’est au fond l’étonnement qui était aussi celui du lecteur de l’Évangile, entre d’un côté une identité juive et d’autre part une affirmation de foi selon laquelle cet être-là était unique et l’on essaie déjà de tenir ensemble ces deux affirmations ce qui va aboutir aux spéculations sur la doctrine de la virginité perpétuelle.
Voilà comment la théologie et même plus je dirais l’idéologie du christianisme ou du moins des pères de l’Église des premiers siècles traitaient l’histoire, du moins l’historique de la vie de Jésus.
Pour moi, maintenir le fait que Jésus biologiquement appartient à une famille dans lequel s’inscrivent également des frères et des sœurs, c’est confirmer concrètement son appartenance à la judéité, à son humanité concrète son insertion dans cette humanité, et cela les pères de l’Église qui étaient en train de divinisé le Christ-Jésus, ils ne le voulaient pas. Pour eux il était inutile de rappeler que Jésus était d’abord un être de chair et de sang c’est-à-dire comme Jésus lui-même le disait un « fils de l’homme ».
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