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Le message de Jésus.

Un message peut-être plus spirituel que matériel.

Jésus dit en quelque sorte « accomplissez-le bien autour de vous parmi les plus pauvres et les plus démunis, les pécheurs et les malades, dès lors le royaume de Dieu s’approchera de vous et vous vivrez alors dans son royaume. »

Introduire le royaume de Dieu en soi et pour soi conduit à vivre le royaume sur Terre en dehors de tout champ politique. Le royaume que l’on vit ainsi figure l’image du royaume de Dieu au Ciel. Mais encore devait-il être compris, et apparemment ce ne fut pas le cas, même de ses propres disciples !

Dans les écrits de Flavius Joseph, on rencontre des chefs et plusieurs personnages qui furent poursuivis puis exécutés par les Romains, seulement il ne déclare pas vraiment pourquoi. Il les présente comme des prophètes réalisant des signes et des miracles. Cependant, il ne dit jamais en quoi ils représentaient une menace. L’exemple le plus clair se trouve au chapitre 20 des antiquités juives, où nous pouvons lire qu’un prophète égyptien que l’on retrouve mentionné dans les Actes des apôtres. Celui-ci promettait que sur son ordre les murailles de Jérusalem s’écrouleraient. Le gouverneur a envoyé ses troupes et l’on compte beaucoup de morts et de prisonniers. On se demande pourquoi un gouverneur romain s’inquiéterait de quelqu’un qui prétend que le fait qu’il dise « pouf » sur le mont des Oliviers aura pour conséquence la chute des murailles de Jérusalem. Il y a un autre livre écrit par Flavius Joseph quelque temps plus tôt intitulé « la guerre des juifs » il raconte une différente histoire là encore d’un prophète égyptien qui se préparait avec ses partisans à attaquer Jérusalem. Mais le gouverneur romain les a fait arrêter, etc.. Ici, on a l’équivalent écrit par le même auteur, le premier écrit dans les années 70, et le second dans les années 90. On voit clairement que Flavius Joseph dans les années 90 avait intérêt à ne pas faire apparaître la figure religieuse du judaïsme comme des menaces pour les autorités romaines. Maintenant si l’on prend les évangiles on ne dispose pas les deux versions. On rencontre celle où selon l’Évangile cela ne représente aucune menace. Il s’agit de tendre l’autre joue de rendre le bien pour le mal, et de rendre à César ce qui appartient à César. Si cela se résumait à cela, Pilate n’aurait eu aucune raison de s’alarme et d’intervenir. Je préfère défendre l’idée que les Romains se trompaient peut-être sur Jésus, mais ils ne se trompaient pas sur les partisans de Jésus. Les évangélistes croyaient sincèrement qu’ils apportaient quelque chose de différent et de plus profond, mais pour les Romains deux royaumes ne peuvent pas coexister. Quand un royaume s’établit à l’intérieur des frontières d’un autre royaume, c’est la guerre assurée, et Ponce-Pilate le savait.

Pour Jésus, c’était une position difficile à défendre du fait que la présence des Romains représentait pour son entourage le facteur majeur, celui qui empêchait l’instauration du royaume de Dieu. Pour la majorité des Juifs, l’instauration du royaume nécessitait l’élimination de l’occupation romaine avec toutes les conséquences que cela comportait. Mais en Jésus, nous possédons un aspect assez paradoxal. Pour Jésus, le royaume de Dieu commence déjà à se réaliser indépendamment de la présence des Romains. Dans les évangiles synoptiques, on trouve des éléments en faveur des deux tendances, à certains moments Jésus parle du royaume de Dieu qui demeure en nous, un royaume de Dieu intime. Ainsi il utilisera la parabole de la graine de sénevé quelque chose de petit nous tien à cœur. À d’autres moments, Jésus nous parle en termes d’eschatologie de la fin des temps et de la destruction du temple. Mais la destruction du Temple n’était-ce pas là encore une vision spirituelle de détruire le côté matériel de la religion juive. Ou alors serait-on en présence d’ajouts au texte ou tout au moins celui d’un rédacteur pour qui le royaume de Dieu demeure plus matériel que spirituel. La question se trouve donc : doit-on voir là le résultat d’un long processus éditorial et alloué, à la première tendance du Jésus historique c’est-à-dire au vrai Jésus ? Peut-on l’attribuer à un rédacteur tardif ou doit-on penser que Jésus à différents moments a exprimé différentes réactions voire différents sentiments ? Ne rencontrerions-nous pas une constance de vision ou de pensée chez Jésus ? Dans ce cas y aurait-il incohérence ou du moins une non-continuité dans la pensée de Jésus ?

Ce que l’on peut dire d’historiquement avéré c’est que comme Jésus a été accusé et crucifié avec un panneau qui apparemment indiquait qu’il était le roi des juifs, la proclamation par Jésus du royaume de Dieu fut comprise en terme politique.

Rien ne permet de savoir si Jésus a espéré réellement régner sur Israël. Mais rien non plus ne nous autorise d’affirmer qu’Israël e présentait pour lui qu’une question secondaire. Premièrement, l’on doit constater qu’aucune des prophéties qui lui sont attribuées ne s’est matériellement réalisée ; et deuxièmement que malgré cet échec les Actes des apôtres soutiennent que les premières générations continuent d’attendre et d’attendre encore leur accomplissement.

Dans son deuxième récit de l’Ascension c’est-à-dire dans les Actes, Jésus répond à ses disciples qui lui demande « Seigneur est-ce maintenant où tu vas rétablir le royaume d’Israël » il leur répond : « vous n’avez pas à connaître les temps et le moment que le Père a fixé de sa propre autorité, mais vous allez recevoir une puissance celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous ». Le début du livre des Actes témoigne de ce même problème. Quand Jésus ressuscité apparaît à ses disciples la première et unique question qu’on lui pose est : « quand vas-tu restaurer le royaume d’Israël ». Luc présente cette question comme l’interrogation initiale. Après, l’essentiel de sa tache figurera de changer les priorités. Tout le livre des Actes se consacre à changer les priorités, à réinterpréter les temps nouveaux. Donc il y a d’une part un déni posé sur la maîtrise du temps, de structurer dans le temps la fin de l’histoire, et pouvoir prévoir le temps de la fin et de l’émergence de la fin. L’on rencontre deuxièmement un transfert de l’intention de la fin de l’histoire ou au-dedans de l’histoire si vous voulez. Dans la condition où l’annonce du Saint-Esprit viendra fonder un programme qui se présente comme un programme de témoignage. Un témoignage animé par l’esprit, un témoignage livré au ressuscité. Troisième déplacement, de l’espoir de la restauration pour Israël l’on passe à un programme de témoignages à Jérusalem, dans toute la Judée en Samarie, et jusque qu’aux extrémités de la Terre. Donc les disciples qui espèrent peut-être le rétablissement de type politique sont détournés de cela et renvoyés dans un accomplissement dont le terme n’appartient qu’à Dieu seul. Certes, l’on rencontre une évolution de la pensée, mais celle-ci reste toujours matérialiste, le royaume terrestre viendra plus tard quand Dieu le voudra. Sur Terre ou dans le Ciel, mais celui-ci existe pour plus tard. Alors qu’eux-mêmes attendaient un accomplissement matériel imminent ; voilà qu’ils sont renvoyés à un écart temporel avant que cet accomplissement matériel survienne et la promesse faite figure celle qui va les engagés en fait à toute une œuvre missionnaire ; puisqu’ils vont être appelés à être les témoins de Jésus à Jérusalem, en Judée en Samarie et jusqu’aux extrémités de la Terre. Et que vont-ils annoncer ? He bien, ce qu’ils ont eux-mêmes compris du message de Jésus, c’est-à-dire pas grand-chose. Et là-dessus arrive Paul, qui comprend qu’ils n’ont pas compris grand-chose. Je ne suis pas en train de dire que Paul a compris l’enseignement de Jésus ! Certes en aucune façon, pas plus que les disciples puisqu’il ne parle pratiquement jamais de Jésus sur terre et de ce qu’il a enseigné. Jésus a enseigné qu’il était venu accomplir la Torah, Paul va enseigner que nous devons nous en délivrer et qu’elle demeure malédiction (Gal 3,13). Mais Paul va chercher une autre explication plus spirituelle, placé non sur les actes et les paroles de Jésus, mais sur les conséquences spirituelles de la mort et la résurrection du Christ-Jésus. Et c’est ainsi qu’il met en place et qu’il enseigne, la doctrine de l’expiation du Christ. Certains disciples de Jésus qui comprennent qu’ils n’ont pas compris grand-chose et cherchent toujours des explications vont s’empresser d’adopter cette doctrine. Ils vont ainsi monter dessus toute une théologie qui donnera naissance au christianisme, la divination du Christ et sa mort expiatoire.

Alors cette promesse apparaît d’une habilité prodigieuse de la part de l’auteur puisque c’est le ressuscité lui-même qui le proclame. C’est la seule parole qu’il prononce dans tout le livre des Actes et c’est le plan de tout le livre des Actes. Donc on voit bien que nous sommes en présence d’un travail de rédaction qui apparaît prodigieuse et qui fait énoncer le plan de l’œuvre par le héros de l’histoire lui-même puisque c’est le Christ qui agit même à travers les disciples au cours de la mission ; mais en même temps, ce programme va avoir une portée toute particulière puisqu’il va détourner les disciples d’une attente imminente. Je dirais même d’une recherche spirituelle pour remplir le temps qui les sépare de l’accomplissement dernier par une œuvre missionnaire. Le grand drame c’est que pour remplir une œuvre missionnaire on doit avoir compris la mission. Alors, de qu’elle mission vont-ils se charger ? Vont-ils se charger de répandre l’enseignement de jésus, celle qui consiste à vivre la Torah et l’accomplir, ou celle de Paul et l’expiation du Christ rédempteur ?

Je crois que 20 ou 30 ans après la crucifixion les disciples de Jésus comprirent que le royaume d’Israël ne serait pas restauré. Dès lors pour les disciples du Christ n’ayant pas assimilé le véritable enseignement de Jésus ; à savoir que sur Terre le royaume de Dieu demeure une chose spirituelle et surtout personnelle, ce dernier ne s’établirait pas sur Terre puisqu’il devait inclure le royaume d’Israël. Les disciples de Jésus et en outre les gentils 20, 30 ou même 40 ans plus tard ne parvenaient pas à se défaire de cette espérance eschatologique, celle de la fin des temps attachée à Israël. Donc dans cette situation d’où cet espoir n’existe plus, je crois que c’est ce que l’auteur des Actes essaie de faire. Dans une situation où l’espérance eschatologique n’existe pas le royaume d’Israël n’existe pas et vous ne le voyer pas venir ! d’autres options sont alors proposées. En effet à la fin des temps, on rencontre diverses options. Le don du Saint-Esprit, le retour de la prophétie et la spiritualisation, tout ceci existent et tient une place éminente dans le scénario eschatologique. Donc l’auteur du livre des Actes opère ce changement de priorité du royaume réel ou historique, à un royaume de nature plus spirituel à la fin des temps ou au Ciel.

Je pense qu’à l’époque des premiers récits chrétiens à l’époque des premières communautés chrétiennes, l’avenir apparaissait un avenir de grandes discussions. On trouve des attentes impatientes, il y avait des mouvements apocalyptiques ; et l’on rencontrait aussi une position que j’estime plus pharisienne. Celle-ci demeurait la délimitation des zones. On affirme que : nous possédons cette Terre-ci ce monde ici, dans lequel on doit admettre même l’occupation étrangère. On doit même prier pour le prince étranger qui occupe le pays ; et au lieu d’obtenir une espérance apocalyptique pour demain on a plutôt une conscience de la réalité céleste supérieure on remplace les catégories du temps partiel de l’espace. Donc le royaume est un royaume céleste.

Je pense que Paul a beaucoup modifié les interprétations de Jésus. Dans les évangiles, écrits bien après la mort de Jésus et surtout après les épîtres de Paul ; on peut avoir l’impression que Jésus se trouvait une sorte de professeur de morale qui attendait l’arrivée du royaume de Dieu dans son acception politique et nationale. Comme l’on peut avoir l’impression que pour lui ce matérialisme du royaume sur Terre ne pouvait se réaliser qu’à travers notre comportement et de nos actes d’Amour du prochain. Quand il fut tué, les gens croyaient encore qu’il instaurerait le royaume de Dieu et les Romains l’avaient exécuté parce qu’ils craignaient qu’il le fasse. Paul dans une large mesure élimine le caractère national de l’Évangile, mais aussi celui spirituel/terrestre. Il affirme quelque chose que Jésus n’aurait pas pu dire de son vivant, car il n’était pas parvenu de sa résurrection. Paul peut dire cet homme a été ressuscité, mais comme il n’a pas opéré de changement sur le terrain politique, faisons-le agir au plan individuel. Faisons intervenir Jésus ressuscité dans les problèmes de ceux qui doivent assumer leur condition mortelle. Faisons de sa résurrection un système théologique qui promettra l’immortalité le salut et l’immortalité reviendront à ceux qui s’attachent à Jésus puisque Jésus est devenu immortel. Dans la première épître aux Thessaloniciens un de ces textes les plus anciens, on voit que Paul est profondément convaincu qu’il demeurera encore vivant au moment où Jésus reviendra en tant que juge pour sauver tous ceux qui l’on crut en sa parole. Mais Paul ne présente pas cela aux Thessaloniciens comme l’instauration d’un royaume dans ce monde. C’est un élément important, car naturellement les attentes restent vives dans le monde juif de l’époque. On espère la transformation du monde présent, un monde dans lequel Dieu aurait imposé son autorité et dans lequel Israël aurait occupé une position centrale, dans lequel le peuple d’Israël aurait dominé le monde. Mais tous n’étaient pas convaincus que l’on pouvait sauver le monde. De nombreux textes apocalyptiques affirment que le monde devra d’abord se trouver détruit puis recréé par Dieu. Pourquoi ? Dès l’instant où le monde actuel demeure ravagé par le péché. Apparemment pour Jésus le royaume de Dieu commence déjà dans ce monde par nos actions et par conséquent il prétend que ce monde peut se trouver transformé en un royaume de Dieu donc pas besoin d’apocalypse dans le genre fin du monde.

Alors la matérialité du royaume la séparation entre politique et religieux ou en social et spirituelle sont des séparations des distinctions modernes ; mais au regard de l’historien et de l’exégète à travers ces textes on devine quand même dans le judaïsme une variété de conceptions du royaume. La particularité de la perspective apocalyptique c’est de faire éclater un certain particulariste de l’espérance. Je crois que Jésus a participé à cet éclatement. Je ne vois aucune opposition entre le terrestre et l’eschatologique. Eschatologique ce rapporte à la fin des temps. Quand la Bible parle des choses qui vont arriver à la fin des temps, ce n’est pas souvent clair. Il peut simplement s’agir du futur ; il n’existe pas véritablement de différence étymologique entre l’eschatologie et le terrestre. Il peut éventuellement en détenir une entre un royaume des cieux et un royaume terrestre. Pour certains, la vision du futur suppose qu’ils descendront sur Terre, car ce qui vient du Ciel figure réputé bénéfique. Nous le verrons cela dans un autre chapitre traitant du signe de Constantin premier empereur chrétien. Quand Jésus a parlé du royaume de Dieu, évidemment il ne parlait pas grec, mais araméen. Évidemment pour lui comme pour tout le monde, pour ses disciples, pour sa famille, tous comprenaient qu’il parlait du royaume de Dieu pour son peuple, le peuple d’Israël, le peuple juif. Le royaume de Dieu signifie que Dieu sauvera le peuple juif d’un point de vue politique. Le peuple juif retrouvera son indépendance. Pour la plupart des juifs de la diaspora si non tous, reviendront d’exil et retrouveront la terre d’Israël ; et à partit de ce moment sur la terre d’Israël, la Judée, le peuple juif vivra une manière exemplaire, dans un royaume modèle. Dans une société modèle, ce serait cela la réalisation et la manifestation du royaume de Dieu sur Terre.

Avec le temps l’écart va se creuser entre les attentes et les espoirs des disciples de Jésus de son royaume et leurs espoirs leurs attentes après sa mort ; et c’est notamment la croyance en la résurrection qui peu à peu va transformer le prophète galiléen en Seigneur Jésus puis en Christ ressuscité. Après la mort et la résurrection de Jésus dans la mesure où ses disciples étaient convaincus qu’il était ressuscité, l’attente des disciples figure quelque peut transformé. Il apparaît clair qu’ils en sont venus à attendre son retour devant eux manifesté dans la pleine réalisation du royaume. La résurrection demeure la parousie le second événement : Jésus est ressuscité et donc il va revenir bientôt ! Paul dit dans l’épître aux Thessaloniciens nous le verrons revenir des cieux il y aura une résurrection générale ; et dans l’épître aux Corinthiens, nous les vivants apparaîtrons transformés les morts ressusciteront Jésus doit vaincre toutes les forces hostiles avant de remettre le royaume à son Père. C’est ce qui parut certainement le problème de la première génération. Autant que l’on puise le voir l’espérance du retour du Christ a été quelque chose de fort ; il faut bien voir que le retour du Christ c’est la fin des temps ; c’est l’attente eschatologique donc quelque chose qui apparaîtra comme un bouleversement général de l’ordre du monde des hommes, mais aussi du monde céleste, de tout c’est vraiment le bouleversement intégral. Je conçois la première génération du christianisme comme une forme extrême du judaïsme. C’est pour ainsi dire radioactif elle dégage une énergie incroyable en un temps très court, car pour réussir tous mouvements millénaristes doit évoluer rapidement. Dans les épîtres de Paul, puisqu’il a voyagé partout d’est en ouest, prêchant partout le retour émanant de Jésus ; dans sa dernière épître à la communauté de Rome, il proclame encore le salut est plus proche que nous ne l’avons jamais été. Voilà un homme qui depuis plus de 20 ans répète que le royaume va arriver et il n’arrive toujours pas et pourtant dit-il, il demeure plus proche que jamais. Spécialement dans sa lettre écrite en prison Paul commence à envisager la possibilité qu’il n’apparaîtra plus vivant quand le Christ reviendra. Mais cela ne déplace pas de manière décisive sa thèse d’un retour imminent. Naturellement, le problème devenait plus présent à mesure que le temps passait et que ce retour ne se réalisait pas. Il venait nécessaire d’interpréter théologiquement le présent c’est-à-dire le temps compris entre la résurrection et l’Ascension et le retour glorieux de Jésus comme juge pour instaurer le royaume de Dieu. Durant les premières années, il n’apparaissait pas urgent de traiter à fond ce problème, car Paul pensait que cela interviendrait vite. La première grande réflexion à ce sujet et celle de Luc. Luc tente de donner un sens théologique à l’histoire du présent. Luc dans les Actes considère le retour du Christ comme marginal. Pour cela, reste un horizon important, mais ce n’est pas théologiquement décisif à brève échéance. On peut-être tenté de dire en sondant les bases du Nouveau Testament c’est-à-dire les épîtres de Paul et les évangiles, que plus le texte se trouve tardif plus l’urgence devient minime. Paul attend le retour de Jésus de son vivant, l’évangile de Marc au chapitre 13 prétend que la destruction du temple sonnera la dernière heure à l’horloge de Dieu. On saura que la parousie apparaît imminente, lorsque l’on arrive à Matthieu et Luc, ils savaient que la destruction du temple ce n’était pas le signe du retour du Christ. Alors ils ont encore réfléchi la tradition enfin avec l’évangile de Jean la théologie se développe dans une tout autre direction. On peut se dire que plus le temps passe, et plus les attentes diminuent. Mais si l’on regarde d’autres textes comme la deuxième épître de Pierre, c’est un texte ancien écrit dans un Grec excellent de la part d’un modeste pêcheur de Galilée. Le texte aborde les problèmes dans la communauté parce que Jésus n’est toujours pas revenu.

Deuxième épître de Pierre (ch3 v3 — 4) : « Sachez tout d’abord que, dans les derniers jours, des moqueurs viendront qui vivront au gré de leurs propres désirs. Ils tourneront votre foi en ridicule en disant » le fait que les gens commencent à se moquer figure la preuve qu’on en est arrivé aux derniers jours. 4 « Eh bien, il a promis de venir, mais c’est pour quand ? Nos ancêtres sont morts et depuis que le monde est monde, rien n’a changé ! 5, mais il y a un fait que ces gens oublient délibérément : c’est que Dieu, par sa parole, a créé autrefois le Ciel et la Terre. Il a séparé la Terre des eaux et il l’a rassemblée du milieu des eaux. 6 De la même manière, Dieu a détruit le monde d’alors par les eaux du déluge. 7 Quant à la Terre et aux cieux actuels, ils sont réservés par cette même parole pour être livrés au feu : ils sont gardés en vue du jour du jugement où tous ceux qui n’ont aucun respect pour Dieu périront. 8, Mais il y a un fait que vous ne devez pas oublier, mes chers amis : c’est que, pour le Seigneur, un jour est comme mille ans et mille ans sont comme un jour. Le Seigneur n’est pas en retard dans l’accomplissement de sa promesse, comme certains se l’imaginent, il fait simplement preuve de patience à votre égard, car il ne veut pas qu’un seul périsse. Il voudrait, au contraire, que tous parviennent à se convertir. »

Donc l’auteur affirme que le royaume ne se trouve pas en retard qu’il peut paraître en retard aux hommes, mais que Dieu possède une autre mesure du temps. Il dit aussi que c’est un acte de générosité de la part de Dieu qui accorde plus de temps pour se repentir. Quand on prend l’apocalypse de Jean qui clôture le canon du Nouveau Testament, vous voyez l’ange qui révèle à Jean : « le temps est proche » ; donc là encore on a un sentiment d’urgence. Quand on aborde la période des pères de l’Église, il existe une grande variété de textes ou des gens comme Justin martyr (100 -165) « dialogue avec Tryphon » il dit explicitement que la fin des temps approche ; qu’il va y avoir une résurrection des corps que les saints se retrouveront à nouveau à Jérusalem. Les pères de l’Église apparaissent orthodoxes aux yeux de la tradition comme Irénée qui réaffirmera la visée apocalyptique millénariste. Irénée écrit aux environs de l’année 200 et Tertullien aussi, tous réaffirment énergiquement que le royaume de Dieu arrive bientôt. Mais au fur et à mesure que le temps passe, la définition de bientôt doit évoluer. Un bientôt qui dure et qui durera, et dure encore jusqu’à aujourd’hui. À l’époque de la communauté primitive, un horizon aussi lointain reste inconcevable comme royaume. Le royaume ne se manifeste pas jour après jour les problèmes matériels reprennent leur droit pour survivre il est donc nécessaire de s’organiser et il faut accepter de s’installer dans la durée.

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