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La naissance et la mort de Jésus.

 

Où Jésus a-t-il vécu ? Cela est assez clair à Nazareth. Vous lirez encore ça et là des auteurs qui vous diront que cette ville n’existait pas au premier siècle. C’est tout à fait faux, Nazareth est une bourgade au premier siècle et l’archéologie l’a démontré. Mais c’est à la fin du premier siècle et début du second que Nazareth devient un hameau plus important. Sans entrer dans les données archéologiques il n’empêche qu’être né en Galilée à Nazareth n’apparaissait pas très prestigieux aux yeux des autorités juives. On lit dans Jean 1,46 Nathanaël qui opère cette remarque : « que peut-il venir de bon de Nazareth ».

Nazareth = « verdoyant, germe, rejeton » ou « protectrice, gardienne ».

Nazareth se trouve un nom latinisé. Il s’écrit : נצרת Natzrat en hébreu. Cela a son importance, car la racine de ce nom n’est pas (Nazir) comme beaucoup l’ont écrit, mais, נצר (Netser) ce qui veut dire : pousse, rejeton, branche. Cela vient de  נצח (Netsah) dans le sens de verdure de la même manière que couleur frappante. 

Le fait que Jésus et sa famille aient vécu à Nazareth, pour le christianisme cela répondrait  à cette prophétie d’Isaïe sur le Messie (11, 1-2) : 1 or, un rameau sortira de la souche de Jessé, un rejeton poussera de ses racines. 2 Et sur lui reposera l’esprit du Seigneur esprit de sagesse et d’intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de science et de crainte de Dieu.

Certes aujourd’hui, Nazareth est la plus grande ville de la Galilée, et probablement aussi la plus fréquentée par les touristes chrétiens. Selon les évangiles, c’est la « patrie » de Jésus et, comme ailleurs en Terre sainte, les chrétiens n’ont pas manqué de chercher à établir des rapprochements avec certains passages bibliques.

En ce qui concerne Bethléem, les parents auraient demeuré dans cette vile pour se faire recenser et nous l’avons vu ce recensement est très hypothétique. Bethléem c’est le lieu de la maison de David le grand roi d’Israël. Donc on essaie à toute force de rattacher Jésus à la maison de David. Je ne rentrerais pas dans le débat, car nous n’apparaissons pas capables sur le point de vue historique de trancher, donc cela reste un choix d’opinion. Mais de nouveau, un jeu de mots, est établi avec Bethléem (hébreu בֵּית לֶחֶם) signifie « Maison du pain » ; or le pain c’est la nourriture. Le pain, le « pain de vie » on commence à voir le profil de la cène dans tous ces textes. Tout cela semble construit et dès lors faire la part entre ce qui demeure historique et ce qui ne le figure pas, ce que l’on va appeler la majoration reste difficile. Donc sa naissance à Bethléem effectue une allusion directe au Prophète Michée (5, 1-2) qui dit ceci : et toi, Bethléem Éphrata, le plus petit des clans de Juda, c’est de toi que sortira pour moi celui qui doit gouverner Israël. Ses origines remontent aux temps anciens, aux jours d’autrefois. 2, mais Dieu livrera son peuple jusqu’au jour où enfantera… celle qui doit enfanter, et ceux de ses frères qui resteront rejoindront les fils d’Israël.

Alors « Ses origines remontent aux temps anciens, » cela encore fait partit d’un midrash. Nous traitons de l’élaboration de ce midrash en annexe 1.

Nous sommes très mal informés sur la famille de Jésus. Plusieurs sources précisent que son père était Joseph charpentier à Nazareth. Un charpentier c’est aussi quelqu’un qui est forgeron, dans la tradition antique,  donc quelqu’un qui répare notamment les outils agricoles. Un artisan donc la famille ne devait pas apparaître pauvre contrairement à ce que les évangiles veulent nous faire croire. Et Marie, « Myriam » dont la vie jusqu’à la dormition a fait l’objet évidemment d’une foule d’écrits et d’interprétations. Jésus aurait effectivement eu c’est assez clair quand on lit Matthieu et Luc des frères et des sœurs je m’étendrais là dessus dans un chapitre spécifique. Nous savons que Jésus s’est certainement déplacé plusieurs fois à Jérusalem en pèlerinage lors des trois grandes fêtes juives ou שלוש רגלים shalosh regalim (les trois pieds de la tradition) où les juifs pieux montaient en pèlerinage à Jérusalem : פֶּסַח Pessa’h, שבועות Shavouot et סוכות Soukkot, durant lesquelles les Juifs voyageaient à Jérusalem pour effectuer des offrandes au Temple. Elles sont désignées par le terme « hag, » qui marque un déplacement et une rencontre avec Dieu dans le lieu choisi par Lui. Les שלוש רגלים shalosh regalim ponctuent le rythme des saisons agricoles et commémorent des événements décisifs de l’histoire juive.

À Pessa’h, les Juifs revivent la sortie d’Égypte et ils célèbrent la libération des Hébreux après plus d’un siècle d’esclavage et la naissance du peuple juif.

À Shavouot, les Juifs célèbrent le don de la Torah au mont Sinaï.

À Soukkot, ils célèbrent le long cheminement qui mena les enfants d’Israël vers leur terre. Les cabanes (soukkot en hébreu) qu’ils édifient et dans lesquelles ils mangent pendant sept jours symbolisent la fragilité de leurs existences et la protection divine.

Pour aller de la Galilée à Jérusalem, on passait par la province de Samarie et cela ne se déroulait pas bien parce que les Juifs et les samaritains ne s’entendaient plus très bien depuis la reconstruction du second temple. On rencontre à ce sujet plusieurs épisodes dans les évangiles notamment celles du « bon Samaritain » et « celle de la Samaritaine ». Dans les évangiles, Jésus réhabilite cette branche détachée du judaïsme. Toujours historiquement Jésus aurait fréquenté le milieu des baptistes. Surtout chez Jean on découvre cette idée ; mais chez Marc sans doute le plus ancien des évangiles (Marc 1,11) c’est lors du baptême dans le Jourdain que Jésus voit les cieux s’ouvrir. Il perçoit alors la voix qui le reconnaît comme étant le fils bien-aimé. On retrouve cela chez Matthieu chapitre 3 et chez Luc chapitre 3 également. Chez Jean (1, 19-51) là c’est tout à fait marquant on voit bien qu’une partie des disciples de Jean-Baptiste vont se détacher de leur maître spirituel et rejoindre celui qu’ils considèrent certainement pour le Messie. Cette aventure-là n’est pas finie aujourd’hui. Dans le Coran vous trouvez une allusion des Sabéens qui sans doute sont des baptistes. D’ailleurs,  nous rencontrons encore aujourd’hui ce que l’on appelle les Mandéens ; ceux-ci ont beaucoup souffert on doit le dire lors de la guerre Iran Irak qui sont une communauté d’hommes de femmes qui reconnaissent Jean Baptiste comme le Messie, et qui pratique toujours les baptêmes pour se purifier. C’est des groupes qui se trouvent bien sûr extrêmement attachants attendu de leur caractère minoritaire. Donc Jésus a vécu proche du milieu du baptiste, qu’il la baptisé semble assez évident, car cela apparaît dans trop de textes pour que l’on puisse considérer que cela n’est pas un élément historique. D’autre par, Jésus demeure assez proches en particulier dans Matthieu je vais y revenir des spéculations pharisiennes. Et cependant pour Matthieu c’est là qu’il attaque le plus directement les pharisiens c’est notamment là qu’il prononce cette phrase très dure : « […] parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis, qui paraissent beaux au-dehors, et qui, au-dedans, sont pleins d’ossements de morts et de toute espèce d’impuretés. » (Matthieu 23:27) J’ai relevé dans une petite étude plus de 20 injures de Jésus à l’encontre des pharisiens chez Matthieu. Pourtant dans sa manière de présenter les textes auxquels il fait référence il dialogue de façon assez serrée avec eux un peu moins attentif qu’eux sans doute à la lettre de la Torah. Mais les pharisiens effectuaient pas mal de spéculations ce qui tant à montrer qu’ils n’apparaissaient pas uniquement attachés à la lettre de la Torah. C’est d’ailleurs au travers du pharisianisme que le judaïsme postérieur à la destruction du temple de Jérusalem en 70 donc après la mort de Jésus a évolué. Je pense que Jésus possédait de nombreux liens avec les pharisiens, si l’on accepte que lors du simulacre de procès dont il fut l’objet il apparaisse défendu par deux pharisiens Nicodème et Joseph d’Arimathie. Au sein du Sanhédrin ces deux personnages ont pris sa défense, et qui apparemment n’ont pas adoptai sa défense étant désignée d’office, mais bien de façon volontaire. Donc le mouvement dont il apparut relativement proche c’est celui des pharisiens. Sous certains aspects et en particulier sa relation au Temple peut-être celui des esséniens. Mais cela ne se laisse pas facilement résoudre comme question son style de vie ne s’accorde pas du tout avec la vie ascétique des esséniens, mai ce n’est pas ici l’endroit à traiter de ce sujet.

Jésus était réputé de son vivant comme un thaumaturge c’est-à-dire un guérisseur. Il était aussi un exorciste, il chassait les démons. Ce qui figure assez intéressant selon les textes, tantôt nous le découvrons manifester une puissance ; chez Marc notamment où là effectivement même à un certain moment quelqu’un le touche Jésus ne le sait pas et la personne est guéri, donc là on a vraiment affaire à une puissance en mouvement. Mais pour Jean à l’autre bout de la chaîne des textes dits canoniques, nous voyons véritablement un minimum d’action de Jésus par rapport à la thaumaturgie et l’exorcisme, cela devient des actions symboliques. Ce n’est pas pour rien d’ailleurs que Jean soit qualifié dans la tradition grecque du théologien au logo. Donc ce que l’on a retenu c’est que Jésus était à la fois un guérisseur et un exorciste. Mais la façon dont il pratiquait cet art demeura perçue selon les textes différemment. À titre personnel, l’hypothèse du chaman galiléen me séduit beaucoup. Il arrive de la Galilée, il vient d’une région assez reculée, il se trouve reconnu comme guérisseur par les siens sans doute. Les habitants de Galilée n’étaient pas très estimés de ceux de la Judée. Ils avaient, disons « mauvaise réputation ». La province de Galilée détenait une majeure partie d’étrangers romains, grecs, bref des païens et les Juifs Galilée possédaient la réputation d’être des gens rustres, pas très futés. De plus, il est reconnu en tant qu’exorciste et sachant bien parler et doté d’une certaine autorité pour un galiléen. Ce genre de personnages parce qu’ils font partie des cénacles des décideurs, figurent évidemment perçu comme une menace. Attendu entre guillemets aux faits et gestes par la matière et il irrite grandement. Jésus de ce point de vue là se trouve très similaire à un certain nombre de personnages antiques qui ont dérangé les puissants de ce monde. Toute la symbolique de la royauté qu’on lui a accolée ne pouvait faire que créer des tensions politiques importantes tant du côté juif que du côté des autorités romaines. Je rappelle quand même qu’à l’époque de Jésus l’autorité romaine avec Pilate que tout le monde connaît figurait bien présente. De même que des tétrarques, c’est-à-dire quatre personnages héritiers d’Hérode le Grand qui se découpent le territoire et qui ont une autorité qui n’apparaît pas que symbolique. Ils exercent très largement au nom de Rome, mais en même temps ils restent très jaloux de leurs prérogatives de leur pouvoir et de tout ce qu’ils récoltent sur le dos de la population. À l’époque de Jésus, le temple de Jérusalem n’exprimait pas seulement l’âme religieuse et cultuelle du peuple juif, tant en terre d’Israël que pour les communautés de la diaspora ; mais constituait également le poumon économique de la Judée. Le sanctuaire offrait de multiples services financiers, tels que : entrepôts d’argent, prêts fonciers, investissements immobiliers, opérations de change de devises étrangères, notamment pour les pèlerins juifs qui se rendaient à Jérusalem à l’occasion des fêtes. La richesse du temple apparaissait de notoriété publique. Elle suscitait non seulement la convoitise de gouverneurs romains dévoyés, mais motivait également la volonté déterminée de l’aristocratie sacerdotale sadducéenne, de maintenir envers et contre tous, son statut élitiste. Enfin, la richesse du temple déchaîna de nombreuses critiques fusant de toute part. Pour les esséniens de Qoumran, le temple, rongé par la corruption, avait fini son rôle historique. Il ne tarderait pas par se voir remplacé par un autre sanctuaire céleste empli davantage de sainteté. Cela découle nettement du rouleau du temple des manuscrits de la mer Morte. Dans ce climat de captation des richesses de la part d’une petite partie élite de la population, Jésus est apparu clairement pour un danger. Dès lors si j’extrapole avec notre époque, je crois qu’il serait perçu tout autant comme une menace. Parce que le processus de paupérisation du plus grand nombre au profit de quelques-uns demeure toujours bien en place aujourd’hui. Selon le Rapport d’Oxfam 2021 sur les inégalités en France et dans le monde, les richesses des 1 % les plus riches de la planète correspondent à plus de deux fois la richesse de 90 % de la population (6,9 milliards de personnes). Les milliardaires du monde entier, c’est-à-dire seulement 2 153 personnes, possèdent plus de richesses que 4,6 milliards de personnes, soit 60 % de la population mondiale. En France, 7 milliardaires possèdent plus que les 30 % les plus pauvres et les 10 % les plus riches possèdent 50 % des richesses.

Autre poids historique des juifs hellénisés fréquentaient les premiers disciples ce n’est pas ici le moment d’entrer dans le sujet cela fera l’objet d’un chapitre. Mais nous devons savoir que partout dans le bassin Méditerranéen nous rencontrions des Juifs. Ils se situaient dans les villes assez importantes, et généralement ils étaient hellénisés. Le grec restait dominant dans la partie orientale et ils possédaient même leur écriture traduite en grec « la septante ». Est-ce qu’en synagogue ils les lisaient en grec ainsi que les commentaires dans cette langue, sans doute pas uniquement ? Mais probablement la lecture en hébreu et araméen, mais on commentait en grec. Or l’on retrouve beaucoup de noms grecs dans l’entourage de Jésus. Peut-être parce qu’ils fréquentaient beaucoup de milieux grecs ; que l’on eût l’habitude de donner un nom grec parce que les hellénistes ne savaient pas prononcer ou difficilement les noms hébraïques, mais parfois ce n’est que la traduction de l’araméen. Exemple Thomas Jude Didym, Thomas en araméen c’est le jumeau en français qui se dit didyme en grec. Donc on réplique pour retenir le nom de la personne. La culture dominée ou celle minoritaire se voit généralement infligée de ce type de traitement. En tout cas si nous, nous fions aux Actes des apôtres en 6,7 on rencontre des juifs hellénisés dans l’entourage de Jésus. C’est même le sujet du premier conflit au sein de la première communauté chrétienne avec Étienne le premier martyr dit de la foi chrétienne, mais nous en reparlerons dans un chapitre ultérieur. Jésus parlait-il le grec je le pense ; parce que comme Jésus venait de Galilée, et qu’il fréquentait des lieux où les Grecs semblent bien présents, il demeure probable quand il enseignait qu’il se trouvait capable de traduire un mot de l’araméen ou de l’hébreu en grec et probablement à mon avis il a aussi séduit par cette faculté.

Comme je l’ai dit à plusieurs reprises Jésus figure perçu pour une menace politique majeure pour les autorités romaines et judaïques. Il est identifié pour un danger potentiel. Il est l’ennemi assez direct d’Hérode Antipas II, (21 av. J.-C. — 39 apr. J.-C.), fils d’Hérode le Grand et de la Samaritaine Malthacé, sa quatrième femme. Celui-ci est tétrarque de Galilée et de Pérée (région située au nord-est de la mer morte, à l’est du Jourdain) de 4 av. J.-C. à 39. Il construit la ville de Tibériade, sur la rive ouest du lac de Galilée, en l’honneur de l’empereur Tibère. En fait, Jésus endura la même ire que dut subir Jean le baptiste. Hérode Antipas est un puissant qui tolérait très peu les gens qui venaient éventuellement contrarier son autorité politique et c’était un personnage relativement brutal. Une entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, comme le présentent les quatre, évangélistes (ce que nous n’avons aucune raison d’en douter), l’a désigné clairement à partir de ce moment-là pour une vraie menace. Certains le considèrent pour le roi des Juifs, d’autres pour le Messie, ou ils lui attribuent une autorité politique. C’était trop il avait signé son arrêt de mort et c’est certainement ce qui a déclenché son arrestation. L’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem va provoquer le passage à l’acte des autorités religieuses et peut-être même romaines il fallait le supprimer.

Il est quasiment assuré historiquement qu’il fut flagellé et crucifié aux alentours de la pâque de l’an 30, et ce n’est guère étonnant, la crucifixion apparaît véritablement la mort infamante dans l’Antiquité. D’ailleurs, les premiers chrétiens devront s’en défendre pendant des siècles et jusqu’à la fin du IV siècle on représentait logiquement pas Jésus en croix. On présentait la croix comme symbole, mais pas Jésus sur la croix. C’est encore ainsi que la croix est montrée de façon très répandue dans le protestantisme. Jésus en croix était considéré comme infamant et tellement infamant qu’après Théodose on n’a plus crucifié non pas par humanisme, mais pour que personne ne puise se prévaloir du même supplice que le Sauveur. Ainsi quand la Méditerranée est devenue chrétienne politiquement, la crucifixion est fort heureusement tombée en désuétude. On retiendra que même dans des sources très tardives la crucifixion demeure bel et bien présente. Legrand par exemple nous dit que les Juifs ont cru que Jésus fut crucifié, mais que ce qu’ils ont vu était une apparence de Jésus. Donc une version sur la crucifixion qui figure une vision alternative dirions-nous du point de vue théologique et qui ne manque pas d’intérêt existe bien. Ce qui démontre qu’un légendaire circulait alors tout autour de ce moment particulièrement atroce.

Imaginer que la crucifixion resta symbolique et que nous nous trouverions en présence d’une construction littéraire n’est pas pensable. Jamais l’on n’aurait magnifié une mort qui apparut aussi difficile à expliquer aux non-chrétiens que la crucifixion au deuxième siècle. Un historien latin et grec Lucien de Samosate (c.115-c.180 de notre ère) était un rhéteur (adepte de la rhétorique) et un poète satiriste grec. Dans la section 11 de son « Pérégrinus », l’auteur discute de la carrière de Pérégrinus et, sans nommer Jésus, au milieu de la satire, il se réfère clairement à lui, bien qu’avec mépris. Voici la traduction de l’historien et bibliste Craig A. Evans, professeur émérite de l’Université Baptiste de Houston, plus fidèle à l’original que la version française : « C’est alors qu’il apprit la merveilleuse sagesse des chrétiens en s’associant avec leurs prêtres et scribes en Palestine. Et quoi d’autre ? En peu de temps, il les fit ressembler à des enfants, car il était prophète, chef de culte, chef de la congrégation et tout, tout seul. Il a interprété et expliqué certains de leurs livres, et a écrit beaucoup de lui-même. Ils l’ont vénéré comme un dieu, l’ont utilisé comme législateur et l’ont placé comme protecteur — pour être sûr, après cet autre qu’ils adorent encore, l’homme qui fut crucifié en Palestine parce qu’il avait introduit ce nouveau culte dans le monde ».

« Pour se convaincre qu’ils seront immortels et vivront à jamais, les pauvres misérables méprisent la mort et sont même volontiers prêts à s’offrir eux-mêmes. De plus, leur premier législateur les persuada qu’ils sont tous frères les uns des autres après avoir dénié une fois pour toutes les dieux grecs et en adorant ce sophiste crucifié et en vivant selon ses lois ». C’était d’un mépris total dans la bouche d’un haut fonctionnaire de Rome, « un sophiste crucifié » vous, vous imaginez. Sophiste en philosophie c’est-à-dire un personnage retors du point de vue intellectuel. En plus, un crucifié, la mort infamante, Lucien à cette époque a de bonnes raisons de penser que c’est véritablement un homme méprisable puisqu’il fut crucifié.

Dès lors, nous rentrons dans une affaire plus compliquée, à savoir les apparitions de Jésus post mortem. Il se serait tenu droit après sa mort. À ce moment-là évidemment nous ne demeurons plus dans l’histoire. Cependant, l’on doit constater que dans le plus ancien évangile celui de Marc, la résurrection ne figure pas mentionnée. Notons aussi que la façon dont la résurrection se trouve décrite apparaît très différente d’un texte à l’autre. En certaines occasions, Jésus apparaît et tous le reconnaissent, dans certains cas tous ne le reconnaissent pas. Des signes spécifiques des gestes particuliers existent et c’est seulement alors qu’on le reconnaît. L’exemple bien connu c’est l’histoire des deux disciples d’Emmaüs. Ainsi nous rentrons graduellement là dans ce qui va environner le personnage et peu à peu et inévitablement dans les divergences théologiques et doctrinales qui vont l’entourer.

C’est ce qu’un auteur comme Rudolf Bultmann, « Jésus, mythologie et démythologisation » qui avait appelé les majorations et la mythologisation donc comment est-ce que autour de la figure de Jésus s’est construite progressivement un phénomène de mythologisation. 

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