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Un Maître de sagesse nommé Jésus.

Jésus est-il Dieu ou un Grand Maître de Sagesse

Luc 12 :  22 Jésus dit ensuite à ses disciples : c'est pourquoi je vous dis : « Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous serez vêtus. 23 La vie est plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement. 24 Considérez les corbeaux, ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n'ont ni cellier ni grenier ; et Dieu les nourrit. Combien ne valez-vous pas plus que les oiseaux !  25 Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie ? 26 Si donc vous ne pouvez pas même la moindre chose, pourquoi vous inquiétez-vous du reste ?  27 Considérez comment croissent les lys, ils ne travaillent ni ne filent ; cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme l'un d'eux. 28 Si Dieu revêt ainsi l'herbe qui est aujourd'hui dans les champs et qui demain sera jetée au four, à combien plus forte raison ne vous vêtira-t-il pas, gens de peu de foi ? 29 Et vous, ne cherchez pas ce que vous mangerez et ce que vous boirez, et ne soyez pas inquiets.  30 Car toutes ces choses, ce sont les païens du monde qui les recherchent. Votre Père sait que vous en avez besoin. 31 Cherchez plutôt le royaume de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. 32 Ne crains point, petit troupeau ; car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume. »


Luc 11 : « 49 C'est pourquoi la sagesse de Dieu a dit : je leur enverrai des prophètes et des apôtres ; ils tueront les uns et persécuteront les autres. »

Dans ce passage de Luc, que l’on retrouve en parallèle dans Matthieu, (6:25-34) à deux reprises, Jésus nous invite à observer la nature et fait référence au Dieu créateur. Les besoins vitaux seront assurés par Lui. Jésus donne une preuve a contrario. Les êtres inférieurs comme les oiseaux qui ne se donnent aucune peine, sont pris en charge pour leurs besoins vitaux. Cette façon de découvrir la révélation divine, sans référence explicite aux Écritures mais plutôt à la nature, nous rappelle aussi bien le livre des Proverbes que celui de l’Ecclésiaste. Le sage apprend à connaître le créateur en observant l’ordre de la nature.

On retrouve des parallèles des psaumes qui chantent la gloire de Dieu à travers la création : Psaumes : 8;  19; et 65 .

Dans ce passage, Salomon est mentionné, ce qui est plutôt rare dans le Nouveau Testament. Or Salomon est l’archétype du sage dans toute la littérature sapientiale. Se référer à lui c’est gagner en autorité ! Pourtant, Jésus se considère lui-même comme beaucoup plus sage que Salomon : « Lors du jugement, la reine du Midi se lèvera avec cette génération et elle la condamnera, car elle est venue du bout du monde pour écouter la sagesse de Salomon. Eh bien ! Ici, il y a beaucoup plus que Salomon » (Matthieu 12, 42).

Le verbe « chercher » apparaît plusieurs fois. Ce terme est classique dans la littérature de sagesse. L’alternance de conseils et d’explications nous rappelle là encore le livre des Proverbes et le livre de l’Ecclésiaste. L’homme peut trouver par lui-même comment agir (et non dans les commandements divins). Le sage donne des conseils et non des commandements. Le thème de la brièveté de la vie et donc de son sens est un thème typique déjà rencontré chez Job et chez l’Ecclésiaste.

Dans les récits de Luc 12, et Matthieu 6, Jésus apparaît donc comme un maître de sagesse. Il n’en va pas (ou plus) de même dans les autres passages. Mais avec Paul, qui divinise Jésus, (1 Corinthiens), Jésus est identifié à la sagesse de Dieu alors qu’en Luc 11 et même en Matthieu 6 la sagesse de Dieu ne s’identifie pas à Jésus. Elle est une sorte de Parole adressée à travers les prophètes.

Il en va de même pour l’Évangile de Jean. L’Évangile de Jean évoquera la sagesse divine pour aborder le mystère de Jésus. Ainsi Jésus offre les mêmes biens que la Sagesse : le pain, le vin et la vie. (Jean 6, Jean 2, Jean 10, 10 ; Proverbes 8, 35 ; 9, 1-6.) De plus, Jean au début de son évangile, prête à Jésus, le Verbe de Dieu, les attributs de la sagesse divine (Jean 1, 1-18).

Dans l’Ancien Testament aussi, la Sagesse existe en Dieu de toute éternité : « Le Seigneur m’a engendrée, prémisse de son activité, prélude de ses œuvres anciennes » (Proverbes 8, 22). « Avant que le temps ne commence, il m’a créée et pour les siècles je ne cesserai pas d’exister » (Siracide 24, 9). La Sagesse participe aussi à la création de tout et elle est envoyée dans le monde (Proverbes 8, 30 ; Siracide 24, 3-12 ; Sagesse 10).

En décrivant Jésus comme un maître de sagesse, nous comprenons davantage qui il est. D’abord, cela ne fait aucun doute pour les évangélistes que Jésus est un sage. Luc souligne que Jésus grandissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse (Luc 2, 40). Luc signale également l’intelligence de ses réponses face aux maîtres de Jérusalem (Luc 2, 47).

Dans l’Évangile de Marc, les gens sont frappés d’étonnement devant son enseignement et de nombreux auditeurs se disent : « D’où cela lui vient-il ? Et quelle est cette sagesse qui lui a été donnée… ? » (Marc 6, 2).

Jésus a tout d’un sage. Il parle en parabole, il aime citer des proverbes et tout comme les sages il fait appel à l’expérience des gens en leur posant des questions. (Par exemple : Luc 10, 36 ; 12, 25 ; 13, 2 ; 15, 4-8 ; Matthieu 6, 26-34 ; 21, 28 ; Marc 8, 36.) De plus, la sagesse de Jésus se nourrit de la sagesse séculaire qui ne connaît pas de frontières.

Il est établi désormais que parmi les sources de nos trois premiers évangiles, se trouve un recueil de paroles de sagesse de Jésus. Cette source jamais retrouvée, est appelée source Q (Quelle en allemand signifiant source). L’existence de ce recueil fut (et est encore pour certains) contestée car ce genre littéraire n’était pas attesté.

Mais en 1945, est découvert en Égypte à Nag Hammadi, un exemplaire complet de l’Évangile selon Thomas du IVe siècle. Il s’agit d’une collection de paroles de Jésus, indépendante des évangiles et sans récit de la passion. Cette découverte confirme l’existence de collections de sentences de Jésus sans cadre narratif. Flavius Josèphe, historien juif du Ier siècle, un contemporain de Jésus, écrivit d’ailleurs : « À cette époque-là, il y eut un homme sage nommé Jésus, dont la conduite était bonne… ». Les églises connaissent Jésus le Messie, fils de Dieu, d’autres Jésus prophète, et si Jésus était autre qu’un maître de Sagesse.

Cela ne fait aucun doute pour les évangélistes que Jésus est un sage. Luc souligne que Jésus grandissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse (Luc 2, 40). Luc signale également l’intelligence de ses réponses face aux maîtres de Jérusalem (Luc 2, 47).

L’enseignement du Maître Jésus au travers ses paraboles ont un parfum particulier car elles peuvent être à la foi simples et complexe, voir à plusieurs niveaux; Mais elles s’adressaient à des gens simples (paysans, pêcheurs, artisans...) et à des religieux plus « instruits » qui vivaient il y a 2000 ans. Son enseignement peut-être par ignorance ou mépris de la culture Hébraïque/juive, de cette époque, a malheureusement été souvent depuis très mal compris.

Au cœur profond de l’enseignement de Jésus on ne trouve ni la croix ni la souffrance, mais l’amour et la transcendance. Jésus est simultanément une sorte de krishna célébrant la vie et un bouddha dépassant la souffrance et la joie. Ce n’était pas un Maître austère et ascétique, au contraire c’était un Maître qui participait à des repas, mangeait et buvait. Jésus était en réalité un bon vivant, il enseignait d’abord la célébration de la vie !

Quand Jésus dit : « Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche ! »

Les chrétiens ont mal interprété ces paroles. Pour eux, repentir est synonyme de regrets, de honte et de culpabilité. Mais, par repentir, Jésus signifiait « Retournez », « retour » ou « réponse » en hébreu. Il est vrai qu'on traduit le terme hébreu תשובה, (Teshuva) par repentir, regret des erreurs, expiation, mais pour saisir le terme dans son acception religieuse juive, il est nécessaire de comprendre que dans l'esprit du judaïsme, ce sens de retour, de revenir est toujours présent dans le mot תְּשׁוּבָה ( teshuva en hébreu, tshuve en yiddish). 

C'est le retour en soi-même, le retour vers sa conscience, le retour vers Dieu et/ou ses commandements. Le repentir, les regrets, la pénitence sont seulement l'extériorisation, les symptômes de ce retour. Les traductions permettent rarement de saisir l'exacte signification ou acception d'un terme étranger. 

Un autre exemple, un בעל תשובה = baal teshuva en hébreu, baal-tshuve en yiddish, désigne une personne juive qui aurait passé une partie de sa vie éloignée de sa foi israélite et de sa pratique et qui y revient. textuellement : l'homme (une personne) qui revient, qui est de retour. La parabole de Jésus sur le retour du fils prodigue est directement lié à cette notion... 

Ainsi retourner à Dieu, et « le royaume des cieux est proche » ne signifie pas que le c'est bientôt la fin du monde comme beaucoup le pensaient mais, cela signifie que votre être intérieur est à portée de main. Il est disponible à tout moment. 

Jésus dit : « A ceux qui possèdent, il sera donné davantage. À ceux qui n'ont rien, le peu qu'ils ont leur sera enlevé. » Comment comprendre ces paroles à première vue peu démocratiques et injustes mais bien comprises elles sont cependant pleines de vérité! Jésus ne parle pas de biens matériels mais de spiritualité. Il est un fait que dans le cœur de celui qui est heureux dans un esprit spirituel, le contentement continue de grandir. L'esprit ou le cœur triste sans spiritualité attaché aux choses matérielles, est par contre de plus en plus morose. La vie, l'existence se montre généreuse avec ceux qui sont joyeux et qui savent savourer chaque moment. Elle n'aime pas ceux qui sont plaintifs et qui font la mine longue !

Comment expliquer aussi ces paroles étonnantes : « Si quelqu'un vient à moi sans haïr son père, sa mère, ses enfants, ses frères, et jusqu'à sa propre vie, il ne peut être mon disciple. »

On touche là à l'essence même de la spiritualité. L'enfant, lorsqu'il naît, s'attache à la mère et perd le souvenir de son être et de la présence du Tout. Peu à peu son attachement grandit englobant toute sa famille et il oublie son unité avec l'existence. Jésus par ses paroles veut nous dire que la naissance spirituelle ne peut se faire que si la personne transcende l'attachement à la famille biologique. Dans la bouche de Jésus, « haïr » μισέω, (miséô). Doit être compris comme quelque chose de détestable et signifie plus simplement « ne pas s'attacher ». Il a sûrement choisi un terme puissant pour secouer son public. μισέω, (miséô) traduit l'hébreu שָׂנֵא (sane') et il peut signifier ennemis, haïr, ne pas être aimé, prendre en haine, être odieux, être en aversion, inimitié, ne pas aimer il est donc moi fort qu'en grec.

(Noter : transcender l'attachement à la famille ne signifie pas ne pas l'aimer mais cela signifie que vous n'êtes plus dépendant psychologiquement de votre famille c'est une grande différence qui est souvent mal comprise).

Jésus est-il Dieu ou plus simplement un Grand Maître de Sagesse ?

À cette question, pour ma part, je réponds : « un Grand Maître de Sagesse ». Je crois volontiers que Dieu se rend présent et agit en Jésus de Nazareth, cela ne fait aucun doute ; que Dieu puisse nous rencontrer et nous parler à travers lui, mais pas que Jésus soit Dieu. Si, pour moi, il y a du divin en Jésus, il n'est pas lui-même divin ; il est uniquement (mais exemplairement) humain, donc un enseignant thérapeute spirituel un Grand Maître de Sagesse. Beaucoup estiment que cette conviction va contre l'enseignement évangélique et contre la doctrine généralement admise par les chrétiens. Cela va à l'encontre des dogmes je le reconnais, mais j'ai l'avantage ou le privilège de préserver ma conscience et ma raison des dogmes. Donc ces objections ne me paraissent pas fondées ; et à mon sens, aussi bien le Nouveau Testament que les grands Conciles qui ont fondé ces dogmes sont beaucoup plus complexes, nuancés et indécis sur ce point qu'on ne le pense souvent.

L'autre et l'intime

On trouve dans le Nouveau Testament deux séries ou genres d'affirmations. La première nous fait supposer une étroite proximité et une union entre Dieu et Jésus, la seconde quant à elle nous montre une distance et une différence. D'un côté, Jésus dit : « Moi et le Père, nous sommes un » (Jn 10, 30), « qui m'a vu a vu le Père » (Jn 14, 9), « le Père est en moi » (Jn 10, 38). De l'autre, il déclare : « celui qui croit en moi croit non pas en moi, mais en celui qui m'a envoyé » (Jn 12, 44), « le Père est plus grand que moi » (Jn 14, 28), « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Personne n'est bon, si ce n'est Dieu seul » (Mc 10, 18). Jésus nous parle de Dieu comme d'un être distinct de lui, qui se situe au-dessus de lui, que celui-ci l'a envoyé, et qu'il lui a donné une mission, auquel lui Jésus obéit (« que ta volonté soit faite, non la mienne », Lc 22, 44) et Jésus prie Dieu et donc s'il est Dieu qui prit-il ? Peut-on se prier soi-même ? Il met ainsi l'accent sur l'altérité et la supériorité de Dieu. Mais Thomas, en présence du Ressuscité, lui dit « mon seigneur et mon Dieu » (Jn 20, 28). On pourrait sans peine multiplier les citations et il faudrait longuement discuter de la portée de chacune d'entre elles. Prises en leur ensemble, elles suggèrent une relation entre Dieu et Jésus qui conjoint une profonde intimité avec une altérité irréductible.

Pour ce qui est du dogme : En 451, le Concile de Chalcédoine déclarait que le Christ est « vraiment Dieu et vraiment homme », qu'il unit en une seule personne la nature divine et la nature humaine « sans confusion ... ni séparation ». La formule complète, employée et hautement complexe, aux termes soigneusement pesés, très balancée, - au point qu'en la lisant, on est sans cesse à ce demander si chaque phrase ne nie pas celle qui la précède,- a été mise au point à la suite de conflits violents et de débats obscurs. Elle demanderait de longues explications sur le contexte historique et de minutieuses analyses des notions utilisées. Elle n'est probablement pas aussi absurde qu'elle ne le paraît à première et même souvent à deuxième lecture. En tout cas, elle me semble voir juste en interdisant à la fois d'identifier et de séparer Jésus et Dieu. Elle répète, dans un style qui manque à mes yeux de simplicité et de limpidité, l'idée néotestamentaire d'un lien étroit qui ne supprime pas la différence.

Du Fils de Dieu à Dieu le Fils

Dans l'antiquité on admettait des « demi-dieux » ils étaient nés de l'union d'un dieu et d'une femme ou d'un homme et d'une déesse, et donc sexuellement « fils de Dieu », des dieux déguisés tel Jupiter prenant provisoirement une forme humaine, en général pour séduire une mortelle. On voit parfois affleurer dans le christianisme l'idée première celle d'une fécondation d'une femme « Marie » et de Dieu Yahweh, ou encore de « Dieu transformé », Dieu renonçant à sa divinité pour devenir humain, ce qui en ferait, dans ce second cas en quelque sorte, un « ex Dieu » ou un Dieu démissionnaire.

Ces considérations sont étrangères au Nouveau Testament. Quand l'Évangile nomme Jésus « fils de Dieu », cette expression n'a pas grand-chose de commun avec ce que je viens d'évoquer et ne comporte pas d'allusion directe à une naissance miraculeuse que l'Évangile de Luc présente comme un acte créateur semblable à celui de la Genèse, et non comme une insémination divine. Tous les humains et toutes les créatures sont des enfants de Dieu et les croyants le sont plus particulièrement : « ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu son fils de Dieu » (Rm 8, 14) ; nous sommes tous « fils de Dieu par la foi » (Ga 3, 26). Il ne s'agit nullement d'un statut exceptionnel qui ferait sortir de l'humanité ou qui ajouterait quelque chose à l'humanité. Pour Jésus, on précise qu'il est « fils unique », ce qui indique une proximité très forte sans autoriser une quelconque assimilation avec le Père.

Au fil des siècles, l'art, la piété populaire, parfois l'enseignement doctrinal ont eu tendance à faire de Jésus « un dieu marchant sur terre », en oubliant son humanité ou en la réduisant à une apparence illusoire. On est passé du « Fils de Dieu » à « Dieu le Fils », ce qui n'est pas du tout la même chose. Proclamer, sans plus, que Jésus est Dieu ne me paraît pas conforme au Nouveau Testament ; de plus, cette déclaration pourrait bien trahir l'intuition et l'intention du Concile de Chalcédoine.

Ce que je crois, je l'ai dit au début de cet article : en Jésus Dieu est présent et nous rencontre. Cette conviction, conforme au témoignage du Nouveau Testament, l'immense majorité des chrétiens la partage. Comme Dieu peut-être en chaque être humain plus ou moins comme il le fut en Jésus, chaque être humain peut être considéré comme « fils de Dieu » et donc « frère spirituel » de Jésus ». Cependant une question les différencie, les oppose et les divise : comment s'articulent dans la personne de Jésus le divin et l'humain, comment s'opère la jonction ? Deux thèses s'affrontent.

Selon la première, se produit une compénétration. Osons une comparaison un peu triviale avec le café au lait. Au départ, café et lait se trouvent dans deux pots différents, à côté l'un de l'autre. Quand on les verse dans le même bol, on obtient du café au lait ; ensuite, on ne peut plus revenir en arrière, les disjoindre, isoler le café du lait. De manière analogue, divinité et humanité, séparées et distinctes au départ, se mélangent en Jésus le Christ, deviennent indémêlables, n'existent plus l'une sans l'autre. C'est ce que l'on peut définir en biologie comme une symbiose. Quand vous avez Dieu, vous avez aussi Jésus et quand vous avez Jésus, vous avez aussi Dieu. Dans cette perspective, et seulement dans cette perspective, on peut dire que Marie est « mère de Dieu », Mais à strictement parler, elle n'est mère que de Jésus être humain, mais, puisque Dieu est là où est Jésus, si certains se plaisent à l'appeler « mère de Dieu » je n'y vois aucun inconvénient tant que l'on ne lui rend pas un culte. Certes c'était certainement une personne admirable et attachée à Dieu, et en cela elle mérite notre admiration, mais cela à l'adorer c'est faire preuve d'idolâtrie. On déclare même que Dieu fut crucifié et qu'il meurt à Golgotha. On adresse prières et adoration à Jésus. Il est devenu Dieu incarné en un homme (de même que le café s'incarne dans le lait).

Pour la seconde thèse, divinité et humanité ne s'amalgament pas, mais s'attachent l'une à l'autre, comme deux voitures d'une rame de métro. Mais à la différence des trains classiques elle est composée de wagons qu'on ne peut décrocher les uns des autres, elles sont indissociables ; les découpler est impossible, elles vont toujours ensemble. Elles restent cependant différentes ; vous êtes dans la voiture 5 ou la voiture 6, pas dans les deux à la fois ; si vous voulez aller au bar, vous devez nécessairement traverser d'autres voitures, mais ces autres voitures ne sont pas le bar. De même en Jésus Christ, l'humanité et la divinité sont reliées l'une à l'autre, la première conduit à la seconde, mais sans aucun mélange ; il y a des choses qui appartiennent à Dieu et non à Jésus (ainsi la connaissance du jour où aura lieu la fin, Mt 24, 36) ; d'autres appartiennent à Jésus et non à Dieu (c'est Jésus et pas Dieu qui est tenté). Ici, on considère que Marie est mère de l'homme Jésus, pas de Dieu ; que berceau et langes sont ceux du bébé Jésus, pas de Dieu ; et qu'à Golgotha, c'est Jésus qui meurt, pas Dieu. On ne prie pas Jésus (ce serait de la « jésulâtrie », idolâtrie de l'homme Jésus), on prie Dieu au nom de Jésus. Jésus n'est pas Dieu, mais l'homme en qui Dieu se révèle.

Devant de telles spéculations théologiques, on a envie de demander à ceux qui en débattent savamment ce qu'ils en savent. Un scepticisme de bon aloi pousserait à renvoyer les deux thèses dos à dos faute de preuves. Je ne le ferai cependant pas. Je me sens proche de la deuxième qui me semble mieux rendre compte que la première de cette relation faite de proximité et de distance, d'intimité et d'altérité que je crois discerner dans le Nouveau Testament.

Donc Jésus un Maître de sagesse très inspiré de Dieu lui-même ? Pourquoi pas !

Mais alors nous pouvons tous atteindre ou tout au moins nous approcher de cet état ? En effet et c'est ce que le maître Jésus nous enseigne « Je suis le chemin ».

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