On peut lire à propos des chrétiens libéraux dans un site Internet d’un groupe qui se dit : « Chrétiens, protestants, conservateurs, évangéliques » (la version française de GotQuestions.org !)
« L’enseignement dit “chrétien libéral”, qui n’est en fait pas chrétien du tout, est fondé sur la raison humaine, laquelle est considérée comme l’autorité finale. Les théologiens libéraux cherchent à réconcilier la foi chrétienne avec la science laïque. »
Le fait de dire que les chrétiens libéraux ne sont « pas chrétiens du tout » c’est déjà apporter un jugement que personnellement je ne me permettrai pas de porter envers qui conque, pas même envers ceux qui tiennent de tels propos, et qui nous considèrent plus comme des adversaires que comme des frères et sœurs en Christ, en vérité ils adoptent la même attitude envers toutes les autres communautés chrétiennes en nous disant : « il n’y a de véritablement chrétiens qu’eux ». Moi je considère qu’en tant que Chrétien je n’ai pas à avoir d’adversaire et comme l’enseignait Jésus mon Maître en Matthieu ch 7 v 1 et 2 : » 1 Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. 2, car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez. » Je ne peux donc que leur conseiller de mettre ces versets en pratique.
Je ne vois rien d’aimant et donc rien de Christ dans leurs propos.
Ceci dit j’aimerais que l’on m’explique qu’est-ce une « science laïque » ?????? (Je pose cette question ici, car celle-ci ne passe par sur leur site.) Le mot laïcité est le « principe de séparation dans l’État de la société civile et de la société religieuse » et « d’impartialité ou de neutralité de l’État à l’égard des confessions religieuses ». Le mot désigne par extension le caractère des « institutions, publiques ou privées, qui sont indépendantes du clergé et des églises ». Que vient faire la science là-dedans ? y aurait-il une science laïque et une science religieuse ? Chrétienne peut-être !
La science est la science, elle n’a pas à être laïque ou religieuse !!! Elle est indépendante des États et des religions.
Cela ne veut donc rien dire, on ne peut même pas parler de la science au singulier, mais des sciences, car il y a plusieurs disciplines. Ils prétendent que : « Les libéraux veulent réconcilier la foi chrétienne avec la science » je leur réponds que nous n’en avons pas besoin (ce sont eux qui font la rupture) puisque nous ne faisons aucune fracture, aucune incohérence, entre la science et la foi chrétienne qu’en celle-ci est spirituelle, c’est-à-dire « la spiritualité chrétienne ». Certes, nous reconnaissons que les sciences n’apportent pas la réponse à toutes nos interrogations, et que celles-ci, ne sont pas immuables, mais qu’elles évoluent et se perfectionnes (comme la théologie d’ailleurs) et pour reprendre une citation de Pasteur : « Un peu de science éloigne de Dieu, beaucoup de science y ramène. ». Ainsi, la mécanique de Newton et sa théorie de la gravitation universelle réalisèrent l’unification des mondes sublunaires et célestes, mais bien évidemment, Newton n’eut pas, malgré son génie, une soudaine « révélation divine », et comme il le dit lui-même, son œuvre repose « sur les épaules des géants » qui l’avaient précédé (géants bien souvent condamnés par ces mêmes certitudes religieuses dogmatiques). De même, la gravitation universelle a ouvert les portes à la relativité générale d’Albert Einstein qui a elle-même ouvert les portes à la physique quantique qui pour moi nous rapproche énormément du divin, mais c’est là une appréciation toute personnelle et je n’oblige personne à partager ce point de vue. (Physique qu’ils se refusent d’envisager et d’étudier de peur que celle-ci puisse ébranler leur foi si mal placée.)
Plus loin on peut lire : « La théologie libérale met aussi l’accent sur l’Évangile social » qu’entend-on par social ? Dans une définition large de la notion du social, on peut l’entendre comme l’expression de l’existence de relations et de communication entre les êtres vivants. Donc je pourrais dire : « l’art de vivre ensemble » eh bien OUI l’Évangile n’enseigne-t-il pas aussi cela ? par exemple, qu’en Jésus dit : Matthieu 5 :
« … 43 vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. 44, Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, 45 afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux ; » c’est bien là une façon de vivre ensemble tout en évitant les conflits, c’est donc du social.
Quant à la définition sur Wikipédia à propos de « L’Évangile social », il nous dit qu’il s’agit : « d’un mouvement intellectuel chrétien qui s’est engagé à lutter contre la pauvreté, l’inégalité, le crime, le travail des enfants, les tensions raciales, les bidonvilles, le manque d’hygiène, les écoles pauvres et le danger de la guerre ».
N’était-ce pas là aussi le combat de Jésus ???? N’a-t-il pas enseigné « aimez-vous les uns les autres » ? Ou encore : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » Matthieu 22-39.
On peut lire encore sur ce site que pour les chrétiens libéraux : « L’essentiel n’est plus notre salut du péché et de l’enfer, mais comment nous nous comportons envers notre prochain. L’amour est tout ce qui compte. »
Oui, c’est la différence entre les Chrétiens Libéraux et les « Chrétiens, conservateurs, évangéliques ». Nous, nous pensons que nous ne changerons pas le monde en enseignant et en culpabilisant les gens par la crainte du péché et de l’enfer, du diable et de satan, en faisant des hommes et des femmes craintives, mais par l’Amour que nous apportons à ces gens que par notre Amour que nous donnons les gens puissent voir en nous l’image du Christ du fils de Dieu, c’est cela « faire la volonté du Père » être Chrétien c’est être avant toute chose une personne aimante. 1 Jean ch 4 : « 7 Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres ; car l’amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. 8 Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour. »
Voilà j’en ai fini avec ces combattants d’arrière garde, mais il filait que cela soit dit.
Il est inévitable que les chrétiens que l’on dit « libéraux » représentent dans un futur proche l’écrasante majorité des chrétiens dans le monde. Cette théologie ou façon de penser, montante que nous constatons partout autour de nous et quelques soit les confessions ne pourra pas être endiguées, pas plus qu’on ne peut arrêter le souffle du vent.
Les chrétiens « conservateurs » qui se rassemblent bruyamment contre « l’hérésie libérale » ainsi qu’ils nomment la théologie libérale sont aussi dérisoires que les conducteurs de voitures à chevaux ricanant à l’apparition des premières automobiles. L’avenir des véhicules à moteur était évident comme l’est aujourd’hui l’avenir de la théologie libérale.
Il y a certes une différence entre ce qui est « inévitable » et ce qui est « bon ». Je ne prétends pas ici que la montée du libéralisme vers l’ultra libéralisme « économique » est une très bonne chose. (bien que personnellement je le pense qu’il faut une certaine dose de libéralisme dans l’économie) pas plus que ne sont aujourd’hui toutes ces voitures qui rendent l’air de nos grandes villes irrespirable, et même si nous commençons à lutter contre cette pollution il ne vient à l’idée de personne responsable de revenir à la voiture à cheval. Je dis qu’elle est inévitable et cela me paraît aussi visible que le nez au milieu de la figure.
Il était naguère courant parmi les chrétiens de penser que les Juifs, les homosexuels, les musulmans, les bouddhistes (et de nombreuses autres catégories de la population) iraient tout droit en enfer, don l’existence ne faisait aucun doute. Bien que ces façons de penser causassent beaucoup de torts à ces personnes souvent rejetées « bannies ». Comment se faisait-il que ces « chrétiens bons pensants » n’en aient pas été gênés du tout ? Allant jusqu’à oublier cette maxime de leur Maître : « ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens c’est à moi que vous l’avez fait ». C’est parce qu’aucun d’entre eux ne connaissait concrètement de Juifs ou d’homosexuels, de Musulman ou d’autres « bannies ». Aucun Juif et aucun homosexuel, aucun musulman, ou encore de bouddhiste ne possédait de ferme dans le voisinage, aucun ne venait à la grande foire annuelle, aucun ne participait aux réunions ou aux fêtes de l’école, on n’en rencontrait jamais au marché du village, ou dans les grands magasins ; la vie communautaire était en sorte assez repliée sur elle-même, on vivait entre nous et des frontières nous séparaient du monde « barbare ». Les Juifs comme les musulmans étaient cantonnés (même involontairement) parfois à cause de la discrimination qui est plus facile à vivre ensemble qu’isolée. Ils se regroupaient dans des lieux comme les grandes villes comme à Paris, et les personnes gays à cause des discriminations dont ils faisaient l’objet, devaient cacher leur sexualité, si bien que l’on ne les distinguait pas du reste de la communauté. C’était les blancs hétéros qui étaient dans le vrai, la grâce de Dieu était pour eux ainsi qu’un bel avenir. Certains aujourd’hui heureusement minoritaires aimeraient revenir sur ce qu’ils désignent comme « des valeurs fondamentales ». Fondamentales pour contraindre les libertés, car elles se refusent de vivre dans une société libérée, où l’homme peut atteindre sa vraie dimension c’est-à-dire sa dimension christique. Elles sont en sorte notre antéchrist moderne. Antéchrist, car elles veulent empêcher l’humain d’atteindre son plein état christique. L’état christique c’est l’état spirituel le plus haut que chacun d’entre nous peut atteindre. On n’y peut y parvenir qu’en appliquant les lois de l’amour ; cet amour inconditionnel et cela dans toutes les circonstances de la vie et sans restriction. Vivre dans l’amour inconditionnel signifie ne jamais juger une autre personne et soi-même, et c’est donc accepter la différence de tout un chacun sans essayer de changer ou transformer qui que ce soit. l’Amour c’est accepter l’autre tel qu’il est, sinon comme concluait Pascal « On n’aime jamais personne, mais seulement des qualités. » J’ajouterais ce qui est pour nous « des qualités », et nous ramenons ainsi l’autre à nous-mêmes.
Cette vision restrictive de l’amour et du christianisme fait partie du passé. La plupart des gens ont quelqu’un dans leur vie a qui ils sont profondément attachés et qui n’est pas plus chrétien protestant ou catholique que je ne suis Français flamand ! Tout le monde aujourd’hui est en relation avec un voisin, au travail, va à l’école avec quelqu’un qui est gay, musulman, bouddhiste, sikh, hindou, new âge, mormon, unitarien, noir, shinto, agnostique, athée ou un mélange de tout cela. Et vouer à l’enfer quelqu’un qu’on aime bien est plus déstabilisant que quelqu’un qu’on ne connaît pas et qui appartient à un groupe qu’on n’a jamais rencontré. De sorte que l’ouverture au monde n’ouvre pas que les portes sur le monde, mais elle ouvre aussi celles de l’esprit, et de l’amour.
J’ai été élevé dans une petite ville très rurale de Flandre française, et je n’ai jamais dans mon enfance rencontré le moindre bouddhiste, et le seul musulman que je connaissais, c’était un brave Algérien qui le samedi passait en faisant le porte-à-porte pour vendre des bonbons et des cacahuètes. Aujourd’hui, je connais plusieurs musulmans et même des bouddhistes, des personnes homosexuelles qui sont devenus mes amis. Si le catéchisme que j’ai reçu, ou la ligne de mon église me dit que mes amis bouddhistes mériteront de périr en enfer, aussi bien que mes amis gays parce qu’ils ont vécu dans le péché, et que mes amis musulmans y périssent aussi, car ils n’ont pas reconnu Jésus-Christ comme sauveur et fils de Dieu, vous pensez bien que j’ignorerai ce chapitre de mon catéchisme, et que je ne pourrais pas suivre la ligne de mon église. Je ne me sentirais pas humain si je faisais autrement. (Peut-être est-ce là la réponse à la question : « pourquoi les églises se vident-elles ? ») Pour certains chrétiens, ecclésiastiques, pasteurs, ou autres dirigeants religieux, la théologie est censée être immuable et inchangée. Pourtant ce n’est pas le cas, car ce qui est vrai c’est qu’elle évolue avec la sociologie. Lentement mais sûrement, les médias, Internet, les voyages, le tourisme, bref la mondialisation, font de nous tous les membres d’une société humaine, une société globale. Le monde change rapidement et la spiritualité aussi. En même temps que le monde devient plus petit, la spiritualité s’élargit et devient inclusive. Bien sûr, il existe encore des combattants d’arrière-garde.
La première épître de Jean elle-même nous pousse vers une certaine forme de libéralisme.
Il y a dans un passage de la première lettre de Jean une affirmation qui est d’une ouverture extrême pour toute personne de bonne volonté, sans critères de foi : « Quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu, car Dieu est amour » (1 Jean 4 : 7, 16) cette phrase est d’une extrême importance. Or Jean dit cela dans le contexte d’une Église chrétienne extrêmement minoritaire dans un monde qui est au carrefour de toutes les civilisations de l’époque. Ce passage nous dit que toute personne qui aime est profondément en communion avec Dieu, quelles que soient ses idées, sa religion, sa théologie, sa philosophie. Et quand bien même la personne ne serait pas elle-même tellement aimante, comment ne pas lire une promesse du pardon de Dieu dans cette somme théologique condensée en un seul mot : « Dieu est amour » ? Cette théologie n’est pas une invention de Jean, elle est massivement présente dans les paroles et les actes de Jésus lui-même, disant que Dieu aime, bénit, et fait du bien sans se lasser même pour ses ennemis (Matthieu 5 : 44-45), que Dieu est comme un berger qui part à la recherche de la brebis la plus perdue du monde et qu’il finira sans l’ombre d’un doute par la retrouver (Luc 15 : 4-5). Ce qui est tout à fait surprenant, c’est que ce passage si ouvert aux non-chrétiens est introduit par un message qui est des plus fermés et menaçant qui soient : « Reconnaissez à ceci l’Esprit de Dieu (nous dit Jean) : tout esprit qui se déclare publiquement pour Jésus-Christ venu en chair, cet esprit est de Dieu, et tout esprit qui ne se déclare pas publiquement pour Jésus, cet esprit n’est pas de Dieu, mais c’est celui de l’antéchrist. » (1 Jean 4 : 1-3) Jean est donc tout aussi clair, net et précis dans cet exclusivisme rigoureux en faveur des chrétiens qu’il l’est dans son ouverture extrême aux non-chrétiens. Or, Jean n’est pas un imbécile, et ce n’est pas une erreur puisqu’il récidive un peu plus loin en mettant ce libéralisme et ce fondamentalisme dans la même phrase : « Celui qui déclarera que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu. (v.15) celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. (v.16) ». Nous avons encore ce double message, apparemment, d’ouverture et d’exclusivisme. Cela mérite donc de s’y pencher d’un peu plus près. Cette phrase reprend deux fois le même schéma, la même annonce : « Dieu demeure en lui et lui en Dieu ». C’est la promesse de la vie véritable, ce que l’on ne peut pas prendre à la légère, évidemment. Et de ce fait, quand Jean fait ce rapprochement entre ces deux formules, il ne peut être qu’évident qu’il pose une équivalence entre elles : celle de Confesser Jésus publiquement, et celle d’habiter cette façon d’être qu’est l’amour. Ce rapprochement est tout à fait passionnant pour comprendre le sens de bien des passages des évangiles. Cela veut dire que : quand Jésus invite à croire en lui, il ne cherche nullement à se mettre en avant lui-même, mais il met en avant le Père celui qu’il sert et qu’il en quelque sorte l’incarne, et cette façon d’être et d’agir, Jean les résume ici en un seul mot : l’Amour. Cet amour est la façon d’être de Dieu, cet amour est Dieu lui-même. Et donc, quand Jean dit que celui qui ne se déclare pas publiquement pour Jésus est un antéchrist, ce n’est pas pour injurier les athées et les bouddhistes. Ce n’est pas la question, et Jean fait remarquer qu’il arrive aussi aux chrétiens de ne pas aimer suffisamment leurs frères. Ce que dit Jean ici, c’est qu’indépendamment de la religion des uns ou des autres, s’il y a de l’amour il y a choix du chemin de vivre et donc a contrario, l’indifférence c’est prendre le chemin de la mort, l’égoïsme, la rancœur, la logique du donnant-donnant, la méchanceté… C’est la mort, au bout du chemin, c’est l’anti-façon d’être de Dieu, la façon d’être de Dieu qui se manifeste en Jésus. Donc se déclarer publiquement pour Jésus ce n’est pas de crier, en public ou dans un mégaphone « je suis pour Jésus ! » Ou de porter cette phrase inscrite sur un tee-shirt comme je l’ai déjà vu, ce n’est pas dire « je suis protestant calviniste » ou « je suis protestant évangélique » ou « je suis catholique », etc.… Mais c’est avoir une façon de vivre d’amour qui se voit qui est visible, que l’autre ressent et qu’il peut ainsi voir en vous l’image de Jésus, l’image du Père. Voilà ce qu’il faut comprendre dans « porter de bons fruits », et « faire la volonté du Père » ; l’arbre est individuel ce n’est pas une institution, l’arbre n’est pas la forêt et une fleur peut pousser sur les immondices nous dit un proverbe bouddhiste : « qui m’a vu a vu le Père » à dit Jésus. Et par cela, beaucoup d’athées (naturellement) peuvent porter de bons fruits, et ils peuvent être inclus dans cet Amour infini de Dieu.
C’est donc cela faire la volonté du père : ressembler à son fils.
D.R
Vidéo être protestant libéral
Commentaires
1
Jean Marc
Le 29/05/2017
Vous avez mille fois raisons... et je partage votre vision du christianisme bien que je ne soit pas protestant mais catholique mais en fait je crois que cela ne veut plus dire grand chose. et ce qui nous rapproches ce n'est pas nos confessions mais notre liberté vis-à-vis d'elles.
Bravo pour ce site..